Independen’Za : Rap pour toutes, toutes pour le Rap !
16 novembre 2024 // Musique // 9415 vues // Nc : 178

Sororité, unité, diversité, cohésion : les mots manquent de décrire le mouvement. Independen’Za rassemble, depuis mars dernier, les rappeuses d’Antananarivo et plus. Il n’y a plus de distinction, plus de disparité entre les écoles du rap, elles sont plusieurs personnalités devenues une même force. Independen’Za n’est ni un groupe, ni un collectif, c’est une idée portée par les femmes du milieu : des femmes qui n’ont pas froid aux yeux.

Elles sont 12, pour l’instant : KVR, Bug Zazavavindrap, Kintaniavo, KJB, Fitia, Reen Key, Vladine Panda, Fefeh, Johanna Kassam, West Kilowatt, Adamah Skay, et Prin Cess. Elles sont rappeuses, battantes, réunies par Hasina Rfl au sein de ce mouvement qu’on appelle aujourd’hui Independen’Za. Hasina Rfl, pour son émission Aktiveo a commencé à rassembler des rappeurs, au défi de faire du freestyle sur un thème et une instrumentale qu’il aurait créée. Puis, l’idée lui est venue : pourquoi ne pas réunir toutes les femmes rappeuses sur une même scène. Independen’Za, c’est la même motivation unie sous plusieurs voix et plusieurs voies. KJB, rappeuse reconnue chez Achiteck, suit le mouvement : « Dans le monde du rap, il y a souvent cette division que le public fait sur le « old school », le « middle school » ou le « new school ». Hasina a réussi à nous réunir et à nous regrouper en une grande synergie où toutes les générations se retrouvent. » Elles viennent de Tana ou encore de Maroantsetra, de différents groupes ou de différentes générations, et l’idée reste la même : si femme, vous passez par des moments difficiles, ou peut-être seulement, vous cherchez une voix pour vous porter, un peu d’encouragement : elles ont les mots pour cela.

En mai dernier, la vidéo Independen’Za est sortie. Elle réunit les grands noms du rap, avec, à son début, Psykopasy portant et passant le flambeau à Kintaniavo. Au-delà des appréhensions, elles ont réussi à prouver un talent, une férocité et une harmonie à plusieurs sensibilités, sur peu de moyens. Chaque couplet exprime sa vision de la femme indépendante, une indépendance qu’elles prouvent, non pas par refus d’aides, mais par une résilience hors du commun. C’est pour cela qu’elles font appel, aux rappeuses et au public, parce que plus que la musique, elles entretiennent une sororité qui défie les stéréotypes du genre : elles se portent, se donnent des conseils, se confient et se soutiennent. Fefeh, la plus jeune de toutes, a commencé le rap il y a près d’un an. « Au début, j’avais peur de me retrouver avec ces grands noms, moi, une rappeuse du New School. Mais une fois que je me suis retrouvée avec elles, j’ai pu y retrouver des mentors, des grandes sœurs pour me conseiller. » Et Bug le renforce : « J’ai pu rencontrer des personnes qui, sans que je ne le sache, m’admiraient. Aujourd’hui, nous sommes proches, nous nous racontons même nos secrets. »

Nos maîtresses des mots ne prévoient pas pour autant de rester sur leurs propres voix : soutenu par Hasina RFL, et Ravaka, leur pilier en communication, nos rappeuses prévoient de réunir toutes les femmes et filles autour d’une table, pour parler et discuter, partager et s’ouvrir aux maux. L’idée est la même, porter une voix, pour celles qui ne le disent pas tout haut. Après un premier live succès à La Teinturerie à Ampasanimalo, le mouvement prévoit de revenir au moins une fois par an sur scène : féminines, osées, agressives, il n’y a aucune barrière pour nos rappeuses.

Rova Andriantsileferintsoa

Facebook: Activeo
Numéro: 032 30 551 84 (Ravaka)

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Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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Photos : Andriamparany Ranaivozanany

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