#IDAHOBIT2025 : l’homophobie sévit encore
18 mai 2025 // Gaysy // 2984 vues // Nc : 184

Le 17 mai 1990, l’OMS a retiré l’homosexualité de la liste des maladies mentales, une avancée marquante célébrée chaque année depuis 2004 lors de la Journée internationale contre l’homophobie et la transphobie. Plus de 20 ans après, cette avancée reste contestée ou ignorée par de nombreuses institutions à travers le monde et à Madagascar.

L’ONU rapporte que 68 pays pratiquent encore des « thérapies » de conversion, avec des conséquences dramatiques pour les survivant.e.s. En Afrique, des leaders religieux soutiennent des lois répressives, comme celle en Ouganda promulguée en mai 2023, avec des mesures pouvant aller jusqu’à la peine de mort. Le Ghana et le Nigeria suivent des politiques similaires, criminalisant les minorités LGBTQIA+.

À Madagascar, l’article 331 du Code pénal fixe l’âge du consentement sexuel à 21 ans pour les relations entre personnes de même sexe, contre 14 ans pour les relations hétérosexuelles. En 2020, cette disparité s’est appliquée dans le cadre de l’incarcération d’une femme de 33 ans, poursuivie pour « détournement de mineure » après avoir entretenu une relation avec une jeune femme de 19 ans. L’homosexualité n’est donc pas explicitement interdite par la loi malgache, mais aucune législation ne prévoit de protection spécifique pour les personnes LGBTQIA+.

Ainsi, en 2021, une soirée à thème LGBT organisée dans un établissement d’Antananarivo a été annulée à la demande du ministère de l’Intérieur, au motif « d’atteinte aux bonnes mœurs » et « incitation à la débauche ». En janvier 2024, le président de la FJKM, une Église protestante influente, a exprimé publiquement son opposition à l’union entre personnes de même sexe.

Ce climat conservateur nourrit la stigmatisation des minorités sexuelles et a des conséquences sur la santé publique. En 2025, environ 76 000 personnes vivent avec le VIH à Madagascar, mais seulement 22 % ont accès au traitement antirétroviral. Depuis 2010 pourtant, les infections ont augmenté de 158 %. Cette crise sanitaire est exacerbée par la stigmatisation des personnes à risque, freinant leur accès à la prévention et aux soins. En effet, selon ONUSIDA, dans les pays où l’homosexualité est criminalisée ou stigmatisée, les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes sont jusqu’à 28 fois plus exposés au VIH que la population générale. À Madagascar, cette discrimination et la haine intériorisée silencent une part non négligeable, freinant une compréhension plus complète de la situation sanitaire.

M

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Shows devant !

Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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Prise de vue : no comment® studio 
Collaborations : Tanossi – Via Milano mg – HAYA Madagascar - Akomba Garment MG 
Make up : Réalisé par Samchia 
Modèles : Lana, Judicaël, Catuchia, Faravavy, Tojo, Mitia, Santien, Mampionona 
Photos : Andriamparany Ranaivozanany

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