Doc Choc : Caméra sans confort
13 juillet 2025 // Media & Add-0n // 4430 vues // Nc : 186

Un cimetière oublié, une nuit sous tension, un quotidien qu’on préfère ne pas voir ? Doc Choc, l’émission coup de poing, menée par deux raconteurs d’histoires réveille les consciences en explorant ce que la société tait. Et si l’émotion était un outil journalistique ?

Doc Choc, ça vient d’où ?
HR : L’étincelle, c’est Misy Raha La Terre, cette émission coup de poing qui poussait à réfléchir. J’en étais mordu. J’aurais aimé la reprendre, mais les choses ne se sont pas faites. Alors j’ai proposé qu’on en crée une autre. L’équipe a dit oui, et le nom Doc Choc est né. Depuis notre premier tournage en 2022, je bosse étroitement avec Sitraka – réalisateur et monteur. Il est de ceux qui sentent la direction à prendre. Il propose, on affine, on construit.
SL : Notre tout premier sujet portait sur le mausolée d’Anjanahary. On en préparait d’autres en parallèle, mais celui-là s’est imposé. Le but, dès le départ, c’était de braquer la lumière sur des métiers, des situations, des réalités que tout le monde voit… mais que trop souvent, on préfère ignorer. Ou ne pas comprendre.

Comment choisissez-vous vos sujets ?
HR : On part toujours d’une interrogation. Ce qui titille le public, ce qui provoque la curiosité. Et on cherche le point de bascule : le détail qui choque, mais qui éclaire. Pour Anjanahary, par exemple, ce sont les responsables sur place qui nous ont orientés vers les images de la fosse commune. Le sujet nous a sauté à la gorge. Parfois, l’idée germe en regardant d’autres émissions. C’est le cas avec Eo Ara Hoe : c’est en la regardant qu’on a décidé d’aller au centre AKA.MA, à 67ha. Doc Choc a trouvé son public, même si ce n’est jamais facile de provoquer juste ce qu’il faut. On ne se fixe aucune limite thématique. Paradoxalement, c’est dans les recoins inattendus que l’émission gagne sa force. Dans un geste, une phrase, une scène que rien n’avait annoncée.

Quid des âmes sensibles ?
HR : C’est un vrai défi. Quand on a traité le sujet de la drogue, on a montré des images frontales : des jeunes qui fument, qui s’injectent. Certains ont cru qu’on banalisait. D’autres ont compris qu’on exposait une chute, une vie qui se délite. On pèse chaque image, chaque angle, pour provoquer une prise de conscience, pas un malaise gratuit.

Quelle était le numéro le « choc » ?
HR : Le choc ne rime pas toujours avec tragédie. J’ai eu l’immense chance de discuter avec une femme de 105 ans, sur sa vision du temps, de la vie. Ça marque. Mais l’épisode Voninakazon’ny alina, sur les travailleuses de nuit, m’a retourné. Une scène en particulier : une prostituée, à l’aube, fatiguée, errant sans client. Derrière la provocation, il y avait une solitude brute, presque palpable.
SL : Ce même épisode, je m’en souviens comme d’hier. On veut capter du vrai, sans mise en scène. Cette nuit-là, j’ai été pris à partie par certaines prostituées. Elles ne voulaient pas qu’on filme. J’ai dû cacher ma caméra, jouer la transparence. Un tournage, c’est souvent l’imprévu. On passe des jours, des nuits, à chercher ce qui fera vibrer. Et parfois, le choc arrive quand on ne l’attend plus.

Propos recueillis par Rova Andriantsileferintsoa

Contact : +261 34 08 826 88

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Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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Photos : Andriamparany Ranaivozanany

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