Dada Khely the producer : « Je veux lancer un business derrière le beatmaking »
8 août 2024 // Musique // 11876 vues // Nc : 175

Composer, créer, conquérir…Dada Khely, de son vrai nom Lahety Jean Fredos, est un beatmaker et personal brand manager malgache originaire de Port-Bergé dans la région Sofia (Tsimihety). À seulement 24 ans, il dompte FL Studio avec une maîtrise impressionnante en créant des morceaux que beaucoup connaissent sans savoir qu’il en est à l’origine.


Comment as-tu découvert FL Studio ?
FL Studio est un logiciel de production musicale utilisé pour composer, enregistrer, et éditer des morceaux. Ma vision en tant que beatmaker n’est pas de devenir un simple prestataire où les artistes viennent enregistrer les chansons. Je ne souhaite pas avoir un open studio. Au lieu de cela, je préfère proposer mes créations directement aux artistes. Je compose en pensant à un style spécifique qui correspond à tel ou tel artiste. Mon déclic pour le beatmaking remonte à 2015, quand j’étais encore au lycée. A l’époque, lors d’une collaboration entre mon grand frère Lahety (rappeur) et un rappeur d’Antsohihy, qui est également beatmaker, j’ai assisté pour la première fois à la composition complète d’un instrumental chez moi. Cette expérience m’a profondément marqué. A partir de ce moment, je n’avais qu’une idée en tête : devenir beatmaker. Le défi était de devoir tout apprendre par moi-même, car à l’époque, il n’y avait pas de cybercafés à Port-Bergé pour accéder à des tutoriels en ligne. C’est ainsi que j’ai commencé à utiliser FL Studio. En 2019, j’ai lancé ma page Facebook « Dada Khely the producer », inspiré de ma mère qui m’appelle toujours « Dada », et cela m’a paru évident comme nom de scène.

Vers une évolution professionnelle ?
Ma page Facebook a été un terrain d’expérimentation où j’ai pu tester différentes stratégies de création de contenu. Tout d’abord, je suis passionné par le marketing digital et j’ai étudié la communication. J’ai commencé à poster des vidéos où j’étais en train de cuisiner une production musicale, et les retours de mon audience ont été extrêmement positifs, confirmant ainsi ma décision de me concentrer sur deux objectifs : exceller dans mon domaine et aider d’autres beatmakers en herbe. Ensuite, en 2021, ma notoriété s’est accrue grâce à mes tutoriels sur FL Studio. J’ai été également beatmaker chez Level Up Recording Ambolokandrina. En effet, ce sont mes contenus qui ont attiré l’attention d’artistes tels que Donna VMR, El Boy, Shadow Banks, Ortegah, ADMX, Sonia, et même Barinjaka, qui ont souhaité collaborer avec moi. Bien que je ne sois ni guitariste ni musicien, j’ai une grande affection pour le son de la guitare, et je dirais que j’ai une oreille musicale aiguisée. En plus de l’afrobeat acoustique, j’aime également produire des genres comme le trap, le dancehall et bien d’autres.

Qu’en est-il du personal branding ?
Toujours en 2021, j’ai lancé ma première formation sur FL Studio pour les débutants en composition musicale assistée par ordinateur. De plus, cette expérience m’a ouvert les yeux sur une nouvelle passion : le marketing digital et plus spécifiquement, le personal branding. Après avoir quitté Level Up studio, j’ai rapidement gravi les échelons pour devenir responsable communication et social media manager chez Orange Digital center à seulement 23 ans. Cependant, avec le désir d’impact plus grand, j’ai décidé de devenir « personal brand manager ». Aujourd’hui, je gère la présence en ligne de plusieurs dirigeants d’entreprises à Madagascar, renforçant ainsi leur image, leur crédibilité, et leur notoriété auprès de leur public cible. En parallèle, j’ai créé « FL TAMOL » cette année, une formation complète sur FL Studio, pour partager mes connaissances avec d’autres passionnés de musique.

Des projets à partager ?
Du côté beatmaking, je me concentre sur le développement artistique, où j’accompagne un ou quelques artistes depuis leurs débuts anonymes jusqu’à leur ascension. D’autre part, je travaille actuellement sur des collaborations avec des artistes comme Ceasar, et un EP avec Lahety. Sinon, je prévois de lancer une autre formation axée sur le véritable bussiness derrière le beatmaking. Pour le presonal branding, je collabore avec des dirigeants d’entreprises à l’étranger pour renforcer leur présence en ligne. Je prévois aussi de lancer une formation dédiée aux jeunes désireux de débuter leur activité en ligne en tant que personal brand manager et copywriter.

Propos recueillis par Cédric Ramandiamanana

Facebook : Dada Khely the producer

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Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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