Antsabey : On dirait le Sud
2 septembre 2021 // Musique // 8638 vues // Nc : 140

Venus du Sud-Ouest, ils ont à cœur de faire découvrir leur musique à forte valeur identitaire. À la clé, un premier album gorgé de mangenaky, tsapiky, rodoringa, banaike… Tout ce qu’il faut pour bouger !

Célébrer la vie en chansons, c’est tout ce qui importe au groupe Antsabey, originaire du sud-ouest de Madagascar. « Choisir le nom Antsabey était une évidence. Il vient de miantsa qui, dans le Grand Sud, est une manière de chanter, de raconter de communiquer et de célébrer la vie en chansons », explique Djahmyll, le chanteur principal. La rencontre avec Bienvenue, à la guitare, a permis d’abord de créer un duo en 2009, puis au fil du temps sont venus s’ajouter Abdillah à la basse et Do à la batterie et aux percussions. Ensemble, ils portent haut les couleurs du Grand Sud en s’inspirant des différents rythmes de leur région.

« Notre style est une fusion de mangenaky, de tsapiky lent du peuple Masikoro, de rodoringa, un rythme d’encouragement pendant le ringa, la lutte traditionnelle à mains nus, de banaike, inspiré des rythmes des trots du zébu, de tsapiky, d’antsa et de Takasy, la prière aux ancêtres, une variante du beko. Tout cela joué de façon moderne, sans en dénaturer l’esprit ni le style. » Cette diversité musicale enchante à la fois les oreilles et les corps, car la musique du Sud sait être envoûtante. Elle leur a permis de jouer sur plusieurs scènes à travers le pays, grâce au projet Atsimozika initié par l’Alliance française de Toliara en 2017, une production regroupant des dizaines de musiciens et chanteurs. « Cela a abouti à une tournée nationale dans la plupart des villes principales. Une expérience musicale pleines d’échanges avec des musiciens professionnels ayant parfois de longues carrières à l’international. »

Fort de cette expérience, le combo est aujourd’hui en pleine préparation de son premier album intitulé Roso qui signifie « C’est parti » avec dix titres inspirés de différents rythmes comme Bilo pour le rodoringa, Mpitari-Posy pour le tsapiky ou Mamolava pour le mangenaky. « C’est un album qui fait voyager en abordant les us et coutumes mais aussi la réalité sociale… Ces dernières années, nous avons beaucoup composé, écrit et joué , il est temps de montrer les fruits de ce travail ! » Le groupe est monté sur la scène du Pata Pata Bar à Toliara en juillet dernier pour donner un avant-goût de cet album, avec une tournée nationale prévue en octobre pour sa promotion. Mais ce n’est pas tout. Le groupe multiplie les contacts avec des agents et organisateurs en Europe pour une tournée européenne de juin à août 2022.  La musique malgache sait se faire entendre.


Aina Zo Raberanto

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Mada fait son cinéma

Il fut un temps — pas si lointain — où le cinéma malgache était timide, réduit à quelques projections confidentielles et à des moyens de fortune. Depuis un certain temps – ironie du sort ou simple justice poétique – ce sont nos films qui s’invitent sur les écrans du monde et des festivals sur les cinq continents. Felana Rajaonarivelo, Kuro Mi qui ont été récemment primés dans des festivals internationaux. Avec cette nouvelle génération de cinéaste, Madagascar rafle les prix et, surtout, les regards.
Il fut une époque où parler de « cinéma malgache » provoquait un sourire poli, celui qu’on réserve aux rêves un peu fous. D’autres se moquaient ouvertement de ces productions de niveau abécédaire. Désormais, ces points de vue moqueurs s’effacent pour laisser place à l’admiration. Les images sont plus nettes, les scénarios plus affûtés, les voix plus assurées. On sent cette montée en gamme, cette fierté tranquille d’un art qui prend enfin confiance en lui. Et c’est beau à voir — comme une pellicule qu’on aurait enfin sortie du grenier pour la projeter au grand jour.
Certes, des défis restent à relever, notamment en matière d’infrastructures, de financements, de formation… mais le vent tourne. Et ce vent-là sent la créativité, la sueur, et un peu de ce grain de folie propre à nos conteurs. La Grande-île ne veut plus être simple figurant dans l’histoire du septième art. Madagascar s’installe, doucement mais sûrement, dans le rôle principal. Au fond, ce renouveau n’est pas qu’un phénomène culturel. C’est une déclaration : ici aussi, on sait raconter. Et mieux encore, le faire rêver.

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