Alimbetso : Poésie On Air
14 juin 2025 // Media & Add-0n // 5130 vues // Nc : 185

Comment prendre la relève d’un Arikaomisa Randria, dont l’émission Onjan’ny Fo était LA voix de la poésie radiophonique pendant vingt ans ? À l’approche des dix ans d’Alimbetso, en 2026, Ony Mihajanirina revisite la formule gagnante qui a permis à l’émission d’écrire son époque : plus qu’une lecture de textes chaque dimanche soir sur 93,4 FM, c’est devenu un véritable tremplin pour la poésie en malgache.

Dimanche, 21 h 30. C’est l’heure d’Alimbetso, ce rendez-vous singulier où la poésie trouve encore un refuge sur les ondes. Aux commandes depuis août 2016, Ony Mihajanirina, plume sensible et membre active de Faribolana Sandratra, guide les auditeurs dans une demi-heure suspendue hors du temps. Ici, on ne se limite pas aux vers classiques. Alimbetso fait aussi place aux riankalo, ces poèmes narratifs où l’émotion coule comme un ruisseau. Chaque dimanche a sa saveur : les contemporains le premier et le troisième, les maîtres d’avant 1990 le deuxième, et un invité spécial pour clôturer le mois. Pâques, fêtes nationales ou drames collectifs donnent aussi lieu à des éditions spéciales. Car les auditeurs viennent de partout, de toutes générations, et c’est pour eux qu’Ony tisse cette émission comme on tisse un lamba : avec soin, avec cœur, et toujours un soupçon de mystère.

« Les thèmes les plus récurrents sont la patrie, et bien sûr l’amour, et la plupart sont des poètes », reconnaît-elle. Les sujets d’actualité, tels que les expropriations foncières, les grèves ou encore l’insécurité grandissante, ne sont pas en reste. Et pour les dénicher, Ony mène un vrai travail de fouille dans les bibliothèques et librairies, les associations de poètes et écrivains telles que Faribolana Sandratra et Havatsa-Upem, et même dans l’émission Korira Kanton’ny Haisoratra sur Accem Radio. Mais il y a aussi ceux qui viennent lui proposer leurs œuvres, des quatre coins du pays.

À la fois conceptrice et présentatrice, elle lance qu’un contrôle s’impose. « Je commence par vérifier la maîtrise de l’orthographe, » précise-t-elle, exigeante. « Puis, j’identifie le genre littéraire. En fait, parfois, ce qui est présenté comme de la poésie s’apparente davantage à du slam, du rap ou du hiragasy. Ensuite, je rencontre l’auteur et je l’écoute déclamer son poème, pour évaluer sa diction, sa voix et sa capacité à faire passer l’émotion. » Chevalière de l’Ordre des arts, des lettres et de la littérature malgache, elle assume donc son rôle dans la promotion de cette littérature. Les retours sont positifs : les écrivains gagnent en personnalité, en maturité et en notoriété après leur passage à l’antenne.

L’émission a la cote auprès des amateurs de poésie : la radio est plus accessible que les livres, cela va sans dire. Grâce à cette chronique, le public découvre de nouveaux écrivains et des voix poétiques plus variées. Le fait le plus marquant de cette première décennie d’Alimbetso est l’histoire de ce couple qui – alors en instance de divorce – s’est remis ensemble. « C’était en juin 2016. Nous avions fait un numéro spécial en hommage à un grand poète, Om-Gui, décédé quelques jours auparavant. Les deux parties ont écouté les poèmes d’Om-Gui chacun de leur côté. Les textes les ont touchés ; alors ils se sont appelés, se sont remis ensemble… et m’ont raconté leur histoire », raconte, avec fierté, Ony. L’épingle d’aurore ?

Mpihary Razafindrabezandrina

Contact Ony Mihajanirina : +261 34 20 260 52

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Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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Prise de vue : no comment® studio 
Collaborations : Tanossi – Via Milano mg – HAYA Madagascar - Akomba Garment MG 
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Modèles : Lana, Judicaël, Catuchia, Faravavy, Tojo, Mitia, Santien, Mampionona 
Photos : Andriamparany Ranaivozanany

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