Alicia Edelle : Le maquillage artistique, une course sanglante
19 mars 2024 // Métiers & Petits Métiers // 3961 vues // Nc : 170

Maquilleuse artistique de profession, Alicia Marie Hélène Ravakanomenjanahary, de son pseudo, Alicia Edelle, n’a pas froid aux yeux. Pour preuve, c’est la main derrière les blessures du dernier film R+3 de Patrick Ramangason et Franck Dix. Autrefois infirmière, elle a décidé de se reconvertir pour vivre et poursuivre sa passion ; et depuis 2019, l’originaire de Toamasina prête son talent au cinéma pour créer des cicatrices, des fausses blessures ou même du sang : un métier à parfois s’arracher les cheveux.

Infirmière de formation, Alicia Edelle a décidé de se reconvertir en Make Up Artist (MUA).
À 25 ans, la jeune passionnée s’est créé un monde par sa toute première opportunité en film d’horreur R+3. « C’était mon premier film d’horreur et j’ai été responsable de la création des cicatrices, et en quelques sortes, en charge du style vestimentaire et du maquillage des acteurs, ce qui a été un défi excitant pour moi. » De faux sang à blessures, son talent révèle un naturel qu’esprit gore ne peut qu’apprécier, et qu’elle s’est mise au défi de rendre après plusieurs visionnages peu réalistes.
Et cette capacité n’est pas innée : « J’ai commencé à apprendre le maquillage artistique en suivant des formations en ligne, avant de commencer sur le plateau de tournage. » Autodidacte, elle vaut son pesant d’or dans son métier de Make Up Artist à l’occasion d’événements, et ce, depuis 2018.

D’un métier qui combine l’art et le savoir-faire, Alicia Edelle sait s’adapter aux nouveautés, et se mettre en constante recherche du meilleur : « Les défis du milieu incluent la concurrence, le besoin de se tenir constamment informée des nouvelles techniques et tendances, ainsi que l’adaptation des conditions de travail parfois intense. » Travailler en tant que Make Up Artist n’est pas toujours évident, et les attentes doivent souvent se combiner à l’attrayant. Du rendu à l’écran, aux courses sur le plateau, le travail d’Alicia Edelle demande énormément de sa force et de sa créativité pour tenir le maquillage. « Sur le plateau, il faut s’assurer que le maquillage tienne correctement le long des prises, et de travailler dans des conditions parfois difficiles comme la chaleur ou l’humidité, tout en répondant rapidement aux besoins du tournage. » De tout cela, Alicia Edelle s’est lancée dans le milieu avec énormément d’espoir. « En tant qu’infirmière, j’ai appris à jongler entre le côté professionnel et personnel en gérant mon temps de manière efficace. Mais maintenant, je me concentre sur le métier de MUA » Ce revirement, elle a appris à vivre et à l’apprécier.

Vivre de la passion demande un engagement, fait qu’elle a décidé d’accepter. « Le métier de MUA offre de nombreuses opportunités, tant sur le domaine des événements, que dans le cinéma. » La formation, comme les liens qui se tissent ne sont pas à sous-estimer, mais elle tient le coup : « je crois qu’il y a encore une place pour moi dans le milieu. » De sa reconversion, Alicia Edelle a su s’adapter : « Le grand changement qu’a apporté le métier de MUA a été de devenir travailleur indépendant. Il n’y a pas de revenu fixe, c’est à moi d’aller chercher l’argent, et cela demande une certaine motivation. » Des loges à l’écran, rester souple est la première qualité de la Make Up Artist. Alicia Edelle a fait de sa passion son travail, et aujourd’hui, elle le vit très bien. « J’aimerais participer à d’autres projets de films dans le futur. » Cet espoir qui la porte, elle l’apporte aussi à ceux qui ressentent la même ferveur par un conseil « croire en ses rêves, persévérer, et travailler dur. » Un parcours dans l’art et la technique qui mérite ses paillettes.

Propos recueillis par  Rova Andriantsileferintsoa
Contact : +261 34 82 099 98
Facebook : Alicia Edelle

Laisser un commentaire
no comment
no comment - Cosmétique : MartiDerm débarque à Madagascar

Lire

8 décembre 2025

Cosmétique : MartiDerm débarque à Madagascar

La marque espagnole MartiDerm débarque officiellement à Madagascar ce samedi 6 décembre, avec un lancement organisé au Novotel Alarobia par son distri...

Edito
no comment - Shows devant !

Lire le magazine

Shows devant !

Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

No comment Tv

Making of shooting mode – Novembre 2025 – NC 190

Retrouvez le making of shooting mode du 𝗻𝗼 𝗰𝗼𝗺𝗺𝗲𝗻𝘁® magazine, édition novembre 2025 - NC 190
Prise de vue : no comment® studio 
Collaborations : Tanossi – Via Milano mg – HAYA Madagascar - Akomba Garment MG 
Make up : Réalisé par Samchia 
Modèles : Lana, Judicaël, Catuchia, Faravavy, Tojo, Mitia, Santien, Mampionona 
Photos : Andriamparany Ranaivozanany

Focus

November Numérique

November Numérique à l'IFM

no comment - November Numérique

Voir