Aina Mavinta : Créer pour faire rêver
17 octobre 2023 // Cinéma // 954 vues // Nc : 165

Aina Mavinta est cosplayeur par passion, et « prop maker » ou accessoiriste de profession. Le créateur utilise ses crafts pour décorer et recréer les univers cinématographiques, ou apporter de la vitalité aux événements. Depuis sa chambre, qu'il utilise comme atelier, il sait jouer sur la communication pour faire avancer son travail, d'autant que l'artiste prévoit une envergure plus importante du métier : créer sa première société en prop making à Madagascar. Vie pleine et inspirée de la pop culture, le parcours de Aina Mavinta est tout aussi un assemblage d'événements inspirants.

Le Crafting, l’art de fabriquer des objets ?
Il s'agit d'une passion depuis enfant. J'ai grandi dans le domaine de l'art grâce à mes parents. Petit, j'assemblais déjà mes jouets abîmés pour donner un rendu à la Frankenstein.
En 2016,  j'ai décidé d'en faire mon métier.
Au départ, j’étais chef de projet au festival Manga Matsuri.
Ensuite, la même année, durant le Tana Games Week, j’ai remarqué le niveau remarquable des cosplayeurs malgaches, et c’était le déclic.
Je me base énormément sur les vidéos Youtube, et les conseils de mes pairs à l'étranger.
Malgré les échanges, les conseils, et les tutoriels, je m'en suis sorti avec beaucoup de dévouement, et parfois peu d'énergie.
À mes débuts, je me suis fixé l'objectif de finir un craft par jour, et ce, envers et contre tous.
D'une certaine manière, cette étape a été cruciale pour arriver à mon niveau aujourd'hui.
Depuis, j'œuvre dans beaucoup d'événements, notamment des expositions et des défilés.

Concrètement, comment ça marche ?
Au début, je commençais avec presque rien : à défaut d'un cutter, j'assemblais une lame et un coton-tige comme outil. En utilisant tous les cartons et papiers de la maison, j'ai commencé à réaliser, un an après, que je devais investir. Chaque année, je me fixe un objectif de matériel à acquérir : un pinceau professionnel, un aérographe ou une imprimante 3D. Ce dernier outil a été le fruit d'économies, et de persévérance. Je me souviens avoir rabâché cela à mes proches depuis 2016, jusqu'à en avoir le mien. Avec le temps, je suis passée du EVA ou éthylène-acétate de vinyle, un matériau à la texture caoutchouteuse, qui est toujours mon matériau de base, à un plus grand choix. Encore par mes propres moyens, j'ai évolué vers l'acrylique, dont le prix reste considérable. Les heures de travail, c'est également du temps pour le marketing, la gestion de ma page Facebook, l'approche des éventuels partenaires. Je fais de mon mieux, même s'il faut un peu pousser, pour montrer que j'existe. Dans l'espoir de grandir, je prévois de lancer, bientôt, la toute première entreprise de fabrication d'accessoires et de décorations pour les vidéos et films malgaches.

Quels ont été les projets les plus marquants ?
Il y en a eu énormément. Récemment, j'ai créé un trône et une épée pour un couple à l'occasion de leur mariage sur le thème de Game of Thrones. Ce projet m'a pris des mois en planification et deux semaines de travail. La planification reste la base dans tous mes projets : si elle est bien faite, l'exécution se passe normalement. Je me souviens qu'avant d'acquérir mon imprimante 3D, j'ai fait plus de 10.000 plans depuis 2018 : je les garde dans un disque-dur, pour que dans le futur, concevoir ne prenne plus autant de temps. Bien sûr, il y a des détails et quelques complexités à voir, ce qui fait énormément varier le prix. Je reste méticuleux dans les détails, et j'évite, autant que possible, les erreurs. Ma commande la plus importante valait 700.000 Ariary : moyens que je me suis donné moi-même, malgré le prix du matériel. C'est un travail qui en vaut la peine, d'autant qu'elle me pousse, chaque jour, à apprendre de nouvelles choses comme la programmation, ou la chimie, dans cette volonté même d'innover.

Propos recueillis par Rova Andriantsileferintsoa

Laisser un commentaire
no comment
no comment - RANDRIANOTAHIANA Volaharisoa a reçu le prix national du concours international BIC ART MASTER

Lire

6 novembre 2024

RANDRIANOTAHIANA Volaharisoa a reçu le prix national du concours international BIC ART MASTER

La marque BIC© représentée par la SOMADIS son distributeur à Madagascar a organisé à la Cité des Cultures à Antaninarenina, le jeudi 31 octobre, la cé...

Edito
no comment - Une société inclusive, une responsabilité collective

Lire le magazine

Une société inclusive, une responsabilité collective

Chaque année, le 3 décembre, la Journée mondiale des personnes handicapées nous invite à une réflexion profonde sur l’inclusion, la dignité et les droits des personnes en situation de handicap. Bien plus qu’une journée de sensibilisation, elle constitue un appel à l’action pour bâtir une société réellement accessible à tous, où chacun peut vivre pleinement ses droits et ses aspirations.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), plus d’un milliard de personnes dans le monde vivent avec un handicap. Cela représente environ 15 % de la population mondiale. Pourtant, malgré ces chiffres, les obstacles à l’éducation, à l’emploi, à la santé et à la participation sociale demeurent omniprésents. La marginalisation des personnes handicapées n’est pas seulement une question de manque d’infrastructures, mais aussi de mentalités à transformer. « Debout ! », le reportage documentaire de la photographe et réalisatrice Felana Rajaonarivelo publié dans notre rubrique GRAND ANGLE fait partie des initiatives qui incitent à voir au-delà du handicap. Des histoires de femmes inspirantes, pleines de rêves et d’espoir. L’inclusion ne consiste pas uniquement à intégrer des rampes d’accès ou à adapter des outils de communication. C’est une démarche globale qui touche à tous les aspects de la vie : éducation inclusive, emploi équitable, accès à la culture, et reconnaissance pleine des capacités de chacun. Il s’agit de dépasser la charité pour embrasser l’égalité et la justice sociale. En sensibilisant dès le plus jeune âge, on favorise une génération future plus ouverte et respectueuse des différences.

no comment - mag no media 08 - Décembre 2024

Lire le magazine no media

No comment Tv

Making of Shooting mode – Tanossi, Haya Madagascar, Via Milano – Août 2024 – NC 175

Retrouvez le making of shooting mode du no comment® magazine édition Août 2024 – NC 175

Modèles: Mitia, Santien, Mampionona, Hasina, Larsa
Photographe: Parany
Equipe de tournage: Vonjy
Prises de vue : Grand Café de la Gare, Soarano
Réalisation: no comment® studio
Collaborations: Tanossi – Via Milano – Haya Madagascar

Focus

La 1ère édition du MAKUA FESTIVAL MUSIC

La 1ère édition du MAKUA FESTIVAL MUSIC organisée par SHYN et la Commune Urbaine de Toamasina du 31 octobre au 03 novembre

no comment - La 1ère édition du MAKUA FESTIVAL MUSIC

Voir