Aina Mavinta : Créer pour faire rêver
17 octobre 2023 // Cinéma // 3662 vues // Nc : 165

Aina Mavinta est cosplayeur par passion, et « prop maker » ou accessoiriste de profession. Le créateur utilise ses crafts pour décorer et recréer les univers cinématographiques, ou apporter de la vitalité aux événements. Depuis sa chambre, qu'il utilise comme atelier, il sait jouer sur la communication pour faire avancer son travail, d'autant que l'artiste prévoit une envergure plus importante du métier : créer sa première société en prop making à Madagascar. Vie pleine et inspirée de la pop culture, le parcours de Aina Mavinta est tout aussi un assemblage d'événements inspirants.

Le Crafting, l’art de fabriquer des objets ?
Il s'agit d'une passion depuis enfant. J'ai grandi dans le domaine de l'art grâce à mes parents. Petit, j'assemblais déjà mes jouets abîmés pour donner un rendu à la Frankenstein.
En 2016,  j'ai décidé d'en faire mon métier.
Au départ, j’étais chef de projet au festival Manga Matsuri.
Ensuite, la même année, durant le Tana Games Week, j’ai remarqué le niveau remarquable des cosplayeurs malgaches, et c’était le déclic.
Je me base énormément sur les vidéos Youtube, et les conseils de mes pairs à l'étranger.
Malgré les échanges, les conseils, et les tutoriels, je m'en suis sorti avec beaucoup de dévouement, et parfois peu d'énergie.
À mes débuts, je me suis fixé l'objectif de finir un craft par jour, et ce, envers et contre tous.
D'une certaine manière, cette étape a été cruciale pour arriver à mon niveau aujourd'hui.
Depuis, j'œuvre dans beaucoup d'événements, notamment des expositions et des défilés.

Concrètement, comment ça marche ?
Au début, je commençais avec presque rien : à défaut d'un cutter, j'assemblais une lame et un coton-tige comme outil. En utilisant tous les cartons et papiers de la maison, j'ai commencé à réaliser, un an après, que je devais investir. Chaque année, je me fixe un objectif de matériel à acquérir : un pinceau professionnel, un aérographe ou une imprimante 3D. Ce dernier outil a été le fruit d'économies, et de persévérance. Je me souviens avoir rabâché cela à mes proches depuis 2016, jusqu'à en avoir le mien. Avec le temps, je suis passée du EVA ou éthylène-acétate de vinyle, un matériau à la texture caoutchouteuse, qui est toujours mon matériau de base, à un plus grand choix. Encore par mes propres moyens, j'ai évolué vers l'acrylique, dont le prix reste considérable. Les heures de travail, c'est également du temps pour le marketing, la gestion de ma page Facebook, l'approche des éventuels partenaires. Je fais de mon mieux, même s'il faut un peu pousser, pour montrer que j'existe. Dans l'espoir de grandir, je prévois de lancer, bientôt, la toute première entreprise de fabrication d'accessoires et de décorations pour les vidéos et films malgaches.

Quels ont été les projets les plus marquants ?
Il y en a eu énormément. Récemment, j'ai créé un trône et une épée pour un couple à l'occasion de leur mariage sur le thème de Game of Thrones. Ce projet m'a pris des mois en planification et deux semaines de travail. La planification reste la base dans tous mes projets : si elle est bien faite, l'exécution se passe normalement. Je me souviens qu'avant d'acquérir mon imprimante 3D, j'ai fait plus de 10.000 plans depuis 2018 : je les garde dans un disque-dur, pour que dans le futur, concevoir ne prenne plus autant de temps. Bien sûr, il y a des détails et quelques complexités à voir, ce qui fait énormément varier le prix. Je reste méticuleux dans les détails, et j'évite, autant que possible, les erreurs. Ma commande la plus importante valait 700.000 Ariary : moyens que je me suis donné moi-même, malgré le prix du matériel. C'est un travail qui en vaut la peine, d'autant qu'elle me pousse, chaque jour, à apprendre de nouvelles choses comme la programmation, ou la chimie, dans cette volonté même d'innover.

Propos recueillis par Rova Andriantsileferintsoa

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Il fut une époque où parler de « cinéma malgache » provoquait un sourire poli, celui qu’on réserve aux rêves un peu fous. D’autres se moquaient ouvertement de ces productions de niveau abécédaire. Désormais, ces points de vue moqueurs s’effacent pour laisser place à l’admiration. Les images sont plus nettes, les scénarios plus affûtés, les voix plus assurées. On sent cette montée en gamme, cette fierté tranquille d’un art qui prend enfin confiance en lui. Et c’est beau à voir — comme une pellicule qu’on aurait enfin sortie du grenier pour la projeter au grand jour.
Certes, des défis restent à relever, notamment en matière d’infrastructures, de financements, de formation… mais le vent tourne. Et ce vent-là sent la créativité, la sueur, et un peu de ce grain de folie propre à nos conteurs. La Grande-île ne veut plus être simple figurant dans l’histoire du septième art. Madagascar s’installe, doucement mais sûrement, dans le rôle principal. Au fond, ce renouveau n’est pas qu’un phénomène culturel. C’est une déclaration : ici aussi, on sait raconter. Et mieux encore, le faire rêver.

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