Voahary Madagascar : La passion du raphia
8 décembre 2020 // Mode & Design // 4146 vues // Nc : 131

Créée en 2018 par Mino Randrianasolo, la marque Voahary Madagascar se distingue par des accessoires et des objets de décoration en raphia combinant qualité et originalité. Des pièces uniquement faites main pour rehausser l’artisanat local.

Passionnée par l’artisanat, les accessoires ou objets faits main, Mino Randrianasolo s’est lancée dans l’entrepreneuriat à travers sa marque Voahary Madagascar. Depuis deux ans, elle crée des sacs, des accessoires et des objets de décoration en raphia. « Je suis toujours étonnée de voir à quel point, il est possible de créer de belles choses avec les fibres naturelles. Le raphia s’est donc imposée à moi… naturellement ! » Pourquoi le nom Voahary ? « Ce mot signifie nature ou création. C’est également le nom de mon premier enfant. Je n’ai pas mis longtemps à choisir le nom de la marque. »

L’aventure Voahary commence dans sa maison à Ankadifotsy, qu’elle a aménagée en atelier. C’est dans cet espace somme toute restreint que ses grandes idées et superbes créations se sont développées. « Avec le raphia, il est possible de confectionner des produits de qualité, notamment des sacs, des tapis, des chapeaux, des paniers et même des packagings pour emballer des produits de luxe. » Si au départ, Mino n’avait aucune expérience dans le domaine de l’artisanat, aujourd’hui, elle est déjà bien rodée surtout dans le choix de la qualité de la matière première. « Le bon raphia est épais et lisse. Dans le cas où il est un peu fourchu, on l’utilise pour des rembourrages. » Mais la qualité de ses produits est également assurée par son équipe d’artisans, hommes et femmes. « Je ne suis pas dans cette optique de ne travailler qu’avec femmes. J’ai un couturier et quelqu’un qui travaille le crochet et un autre en situation de handicap. Tant que les personnes sont motivées, je les recrute. »

Se lancer dans l’entrepreneuriat n’a pas été facile et continuer à produire, surtout pendant la crise sanitaire, n’a pas été évident. Mais, la jeune femme a su rebondir en collaborant avec une autre marque locale, les 3LP (3 Ladies Pirates) dirigée par Samira Moumini. « Nous nous sommes rencontrées lors d’un échange sur l’entrepreneuriat. Une cliente de Samira voulait une pochette en raphia et lambahoany (cotonnade), nous l’avons réalisée et nous avons vu que le rendu était génial. » Les deux créatrices fusionnent leur savoir-faire en créant trois modèles de sacs en raphia et lambahoany. Viavy a vu le jour après le confinement, une marque qui rend hommage aux femmes et portent les noms de Gisèle, en référence à Gisèle Rabesahala, la toute première ministre de Madagascar, Binao, une reine Sakalava, et Suzy, en mémoire à l’écrivaine Suzy Andry.

Ces deux créatrices sont des modèles à suivre dans le monde de l’entrepreneuriat à Madagascar puisqu’elles font partie des 50 femmes retenues sur 300 candidatures pour le programme Women Innovative Leaders And Entrepreneurs 2020 qui agissent dans le digital. Voulant donner plus de valeur à sa marque, Mino a déménagé son atelier dans le quartier de Faravohitra. « Je souhaite bien sûr promouvoir mes produits mais aussi ceux des marques qui partagent les mêmes valeurs que nous. » Elle compte enfin s’implanter en France pour faciliter sa distribution et produire une vingtaine de pièces pour le marché européen. « C’est un travail de longue haleine mais pour moi, il n’est pas question d’abandonner puisque je n’ai jamais baissé les bras face aux difficultés ! »

Propos recueillis par Aina Zo Raberanto

Laisser un commentaire
no comment
no comment - Télévision : Canal+ Madagascar élargit son offre

Lire

18 juillet 2025

Télévision : Canal+ Madagascar élargit son offre

Canal+ Madagascar continue de renforcer son bouquet pour séduire un public toujours plus varié. La plateforme a annoncé l’intégration de douze nouvell...

Edito
no comment - Déconnexion

Lire le magazine

Déconnexion

Chaque mois de juillet, un phénomène saisonnier bien malgache s’observe : la migration estivale des familles tananariviennes vers leurs villages d’origine. Loin du bitume, des bouchons et de la Jirama capricieuse, c’est le grand plongeon anthropologique. À l’arrivée, les enfants ouvrent des yeux ronds : « Quoi, on peut faire bouillir de l’eau sans micro-ondes ? » Feu de bois, bassine en plastique et douche à ciel ouvert deviennent soudain les nouvelles technologies de pointe. On redécouvre que l’on peut cuisiner sans vitro-céramique, que les zébus ont toujours la priorité, et que l’eau du puits, ça muscle les bras et l’esprit. Quant au réseau mobile, il s’obtient en grimpant dans le manguier le plus proche. Mais attention, pas question de se moquer. Ce retour aux sources est aussi retour à l’essentiel : repas partagés, récits de grand-mère, jeux sans écran. Et en bonus, un stage intensif en autonomie énergétique, bien utile pour affronter les coupures à Tana. Finalement, c’est peut-être le village qui est le plus en avance. Bonnes vacances… et bon bain (à la bassine) !

No comment Tv

Interview - Mama Rasta - JUILLET 2025 - NC 186

Découvrez Mama Rasta, étoile montante de la musique urbaine, dans le 𝗻𝗼 𝗰𝗼𝗺𝗺𝗲𝗻𝘁® NC186-juillet 2025. Ancienne danseuse, elle a entamé une carrière solo en tant que chanteuse depuis 2022. En plein tournage de son prochain tube, elle accorde une interview rapide à 𝗻𝗼 𝗰𝗼𝗺𝗺𝗲𝗻𝘁®.

Focus

Star tour à Antsonjombe

Star tour à Antsonjombe dans le cadre de la fête de la musique.

no comment - Star tour à Antsonjombe

Voir