Cinq ans d'absence. Une parenthèse virtuelle en pleine pandémie. Et puis, fin mai, dans un souffle un peu timide mais bien décidé, TEDxYouth est revenu à Madagascar. Une jeune lycéenne, Zahra Yavarhoussen, forte d’être détentrice de licence officielle délivrée par TED, se trouve derrière cette renaissance.
Autour d’elle, une équipe soudée de six jeunes, tous âgés de 15 à 18 ans, déterminés à porter haut les couleurs de cet événement international pensé par et pour les jeunes. Le public ciblé ? De 13 à 25 ans, avec ce même appétit pour les trajectoires qui sortent du cadre, les parcours qui éclairent les possibles — bref, les histoires « qui valent la peine d’être partagées », comme le veut la formule consacrée.
Le thème de cette première édition post-confinement : « Inspirer ». Vaste mot. À Madagascar, ce sont dix intervenants, pour la plupart issus du monde entrepreneurial, qui ont accepté de prendre le micro. Une orientation qui, sans doute malgré elle, a dessiné une certaine idée de la réussite : celle qui passe par la création d’entreprise, l’ascension sociale, la performance individuelle. « On a contacté des artistes, des photographes, des créatifs… mais beaucoup ont annulé. Seuls les entrepreneurs ont tenu à prendre la parole », nuance Zahra.
Le résultat ? un programme très « business », certes riche, mais un peu lisse, un peu homogène. Un reflet, peut-être, d’une génération qui associe encore l’inspiration à la réussite visible, monétisable, mesurable. Mais ce n’est qu’un début. La licence, renouvelable en novembre, pourrait ouvrir sur une deuxième édition plus inattendue. L’équipe y croit. Elle prévoit de lancer des appels à candidatures ouverts, pour faire surgir des voix qu’on n’attend pas, des récits moins calibrés, moins « LinkedIn », plus vivants, plus vulnérables aussi. Parce que s’inspirer, parfois, c’est juste entendre quelqu’un dire tout haut ce qu’on n’osait même pas penser tout bas.
Mpihary Razafindrabezandrina
Instagram : tedx.analamanga