Ravinala Design : Invitation au voyage
9 février 2020 // Mode & Design // 5535 vues // Nc : 121

Ramener un peu de Madagascar en Europe, c’est le défi de Vony Rakoto, créatrice de la marque Ravinala Design. Ses différents objets de création sont des invitations au voyage mêlées au savoir-faire artisanal malgache.

Après un cursus en formation professionnelle de décoration d’intérieur, Vony Rakoto se lance dans l’entrepreneuriat en créant Ravinala Design en 2012. Un clin d’œil à l’arbre du voyageur. « Au départ, j’offrais des prestations de services pour la décoration d’intérieur et événementielle. Mais comme le domaine est saturé, il était difficile de se faire un carnet d’adresses. Mes formateurs m’ont demandé ce qui me distinguait des autres prestataires. Et c’est là que j’ai eu l’idée de produire mes propres créations, une valeur ajoutée à mes prestations. » En 2014, Vony Rakoto lance ainsi la première collection d’objets pour la décoration d’intérieur et l’art de la table. Des bougeoirs, des cadres, des mugs, des vases, des ronds de serviettes…

Les créations sont un mélange de tradition et de modernité à travers l’utilisation de matériaux naturels comme le bois, le raphia, la corne de zébu ou encore le sisal.

« Je propose à la fois des objets basiques de la déco comme les plateaux, les coussins, les tableaux… mais aussi des objets lifestyle tels que les mugs en céramique, émaillés, de la papeterie décorative, des affiches… le tout agrémenté de conception graphique. » Débordante de créativité et à l’écoute des tendances actuelles, la jeune femme essaie autant que possible de proposer des objets qui répondent aux besoins des consommateurs d’aujourd’hui, à savoir : multifonctionnels, modulables et épurés. Par exemple, les bougeoirs Piro et Bolonga sont réversibles et s’adaptent aussi bien aux bougies plates et longues alors que les bougeoirs Mifameno, modulables, se placent au gré des envies avec différentes possibilités de formes.

Le choix des noms donnés à ses objets n’est pas anodin. « Je leur donne des noms malgaches parce que mes créations et moi-même sommes malgaches. C’est aussi une belle façon de découvrir la richesse de notre langue. Une richesse linguistique que j’ai découverte grâce à mon père, passionné d’histoire et de langue malgache. Je lui montre les croquis de mes créations et il me donne les mots qui les décrivent à la perfection. En même temps, je découvre des mots que je ne connais pas ! » Bien que les objets soient pensés pour apporter une dimension décorative et fonctionnelles, ils ont aussi pour but de repenser l’artisanat malgache autrement.

Si les étapes de conception de déroulent à Marseille, les croquis sont envoyés aux artisans à Madagascar. « Le prototype est renvoyé à Marseille. Nous faisons alors les dernières rectifications puis nous lançons la confection. Que des pièces uniques ou des petites séries en éditions limitées ! » Pour la créatrice, il est important de contribuer au développement de l’activité des artisans locaux à travers des collaborations sur le long terme, toujours dans une démarche de développement durable. « Je pense mettre en place notre propre atelier à Madagascar pour créer des emplois et faire vivre des familles d’artisans. Mais j’ai aussi un projet de créer un concept store (magasin concept) de créateurs malgaches à Marseille. Un lieu pour promouvoir les talents, partager et faire découvrir notre culture, notre pays que ce soit dans la musique, la gastronomie, l’artisanat. Madagascar a tout pour plaire ! »

Propos recueillis par  Aina Zo Raberanto

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Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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Photos : Andriamparany Ranaivozanany

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