Projet DIHY : Alors, on danse !
12 mai 2024 // Arts de la scène // 6159 vues // Nc : 172

Leur dernier spectacle Betro Elektriky a secoué le milieu culturel dans le cadre du festival Temps Fort Danse en septembre dernier. Pour la suite, le Projet DIHY va monter une comédie musicale. Pour découvrir les coulisses de ces créations, nous avons approché Harivola Rakotondrasoa, directeur artistique de Projet DIHY.

Pourquoi les arts de la scène ?
C’est Junior Zafialison qui a eu le projet de former dix danseurs en 2012, et j’en faisais partie. Nous apprenions les bases techniques, la danse classique, le modern jazz et la danse contemporaine. Il m’a ensuite confié l’association. Pour nos spectacles, on travaille souvent avec différents artistes comme des musiciens et des comédiens, entre autres. Ce qui fait que nous avons commencé des formations régulières en danse, théâtre, cirque et chant, ce sont les formations « Danse et Scène ». Nos cours ont des formats de workshop, et ils sont tous complémentaires. À part ces formations régulières, nous donnons des spectacles, offrons des stages et des ateliers, souvent pendant nos tournées.

Qu’en est-il de la formation modulaire ?
Depuis novembre 2023, il y a un module de formation par mois. En novembre, c’était la comédie musicale avec Hery Ratsimbazafy, danse ethnique avec José Njiva, et arts créatifs avec Hikiasy.

Pour le second module en décembre, c’était la danse maray avec Julie Iarisoa, danse contemporaine avec Nazaria Tooj, et théâtre avec Louis Zo Rabearison. Pour le troisième module, ce sont des cours de chant avec Odon, du waacking avec Lovaniavo, et le hip-hop avec Marin. Pour le troisième module en février dernier, c’étaient l’afro house, le cirque, et la danse de salon. De la danse thérapie avec Valentino Bifulco et l’urban mix & dance challenge avec René Farnesi pour le quatrième module. Ces formations sont en fait une démarche pour préparer la comédie musicale en juillet. Jusqu’ici, 15 personnes ont participé aux trois modules. Pour la comédie musicale, il y aura à peu près 25 à 30 personnes dont des musiciens et une équipe artistique pour préparer le spectacle.

Et la formation Elatra ?
C’est une formation professionnelle, la troisième édition aura lieu en 2025. Cette formation a lieu à Antananarivo, avec des formateurs expérimentés et professionnels. Elle dure deux semaines et s’adresse aux danseurs professionnels. Elle a permis d’aider des artistes émergents à se professionnaliser, et maintenant ils sont devenus formateurs ou font des spectacles, ils ont trouvé leur chemin. C’est aussi un héritage, à la fin d’une édition, nous invitons ceux qui ont participé à l’édition précédente au spectacle, ça montre qu’ils sont toujours motivés pour travailler ensemble.

Quel est votre apport pour les arts de la scène à Madagascar ?
Ici, il y a un manque de moyens techniques et financiers, pour permettre aux artistes de travailler et d’avoir plus de temps pour créer, pour préparer un spectacle ou un projet. Ça se voit dans le résultat. Nous voulons justement travailler sur le long terme, et avec des moyens dédiés au projet pour créer quelque chose qui sort du lot et qui sort du public. Nous travaillons avec Hetsika Madagascar, c’est la structure qui nous aide à organiser toutes nos activités. Nous avons aussi recours au financement participatif, et chaque année nous cherchons des mécènes pour travailler avec nous.

Les développements futurs ?
A part la comédie musicale, cette année nous ferons une tournée des Alliances Françaises avec une pièce que nous avons présentée lors d’un festival à Diego. Notre objectif c’est aussi d’avoir un lieu pour travailler et réaliser tous nos projets, et d’inviter tous les artistes qui veulent collaborer. Cet endroit, la maison sociale des arts, n’est pas fait pour des cours de danse mais nous adaptons cet espace qui existe déjà. Dans cinq ans, on espère avoir notre propre espace.

Propos recueillis par Mpihary Razafindrabezandrina
Facebook : PROJET D.I.H.Y.
Contact : +261 34 61 113 85

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Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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Photos : Andriamparany Ranaivozanany

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