Poète Rebelle « Écrire a été comme une thérapie »
4 mars 2022 // Musique // 9854 vues // Nc : 146

Elle fait partie de cette jeune génération de slameurs socialement engagés. Poète Rebelle utilise les mots comme des armes, contre les injustices et les discriminations, également pour soigner ses propres blessures.

Le slam est-il synonyme de liberté ?
Mon nom de Poète Rebelle revendique cette idée de liberté.
Depuis une dizaine d’années, j’écris des textes engagés qui défendent les femmes, les droits de l’Homme, l’environnement.
J’ai acquis une certaine maturité mais je ne suis plus aussi agressive qu’avant, car je me compte qu’il est possible de dire les choses de façon moins violente. J’ai également changé ma technique d’écriture.
En 2017, j’ai eu l’opportunité de travailler avec des poètes ainés. Nous avions un projet où il fallait produire des textes de façon hebdomadaire.
J’ai dû forcer l’inspiration et je me suis rendue compte que c’était possible.
J’étudie les thèmes, je regroupe les idées et je couche tout sur le papier.
Sinon, depuis quelques temps, j’écris des textes en dialecte vezo puisque je suis originaire de Toliara. Je veux porter haut les couleurs du Sud.

Le thème de la femme est central dans tes textes…
Ampela zao (Je suis une femme), le public me reconnaît à travers ce texte que j’ai écrit en 2016. Il parle de ce que j’ai vécu, des violences physiques que j’ai subies. J’ai vécu dans un environnement où l’on considérait les femmes comme faibles, indignes d’une éducation supérieure, juste bonnes aux tâches ménagères. Au départ, je voulais dénoncer la personne concernée, mais au fur et à mesure que j’avançais dans le texte, il a pris une tournure universel, ne s’adressant pas uniquement aux femmes battues, mais à tous les hommes violents par rapport à leurs sœurs, leurs mères, leurs femmes. Écrire ce texte a été comme une thérapie. Comme Taiza mitongilana où je parle de l’égalité homme-femme. Je l’ai fait pour un concours organisé par le GIZ (Coopération allemande) et Madagaslam. Ce texte a marqué beaucoup de femmes et m’a permis de remporter le premier prix.

Comment as-tu découvert le slam ?
C’était en 2010, au collège. Ma professeure de français nous a expliqué que le slam est de la poésie qu’on présente sur scène. L’idée m’a plus, j’ai représenté mon établissement lors d’un tournoi à l’Alliance française de Toliara où j’ai remporté le premier prix. Grâce aux encouragements de ma prof, j’ai continué. J’ai encore représenté Toliara à la troisième édition du Slam national à Tana et je me suis retrouvée parmi les dix finalistes. Après cela, les conditions de participation au Slam national ont changé : il fallait avoir 18 ans et comme je n’en avais que 14, il m’a fallu attendre 2015 pour m’y représenter, sans pour autant cesser d’écrire. Je suis toujours parmi les finalistes. Un jour peut-être, je gagnerais la première place ?


Propos recueillis par Aina Zo Raberanto

Laisser un commentaire
no comment
no comment - Cinéma : Madagascar entre dans l'histoire

Lire

9 décembre 2025

Cinéma : Madagascar entre dans l'histoire

Disco Afrika, réalisé par Luck Razanajaona, devient le premier film malgache soumis aux 98ᵉ Oscars dans la catégorie Meilleur film international, aprè...

Edito
no comment - Shows devant !

Lire le magazine

Shows devant !

Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

No comment Tv

Making of shooting mode – Novembre 2025 – NC 190

Retrouvez le making of shooting mode du 𝗻𝗼 𝗰𝗼𝗺𝗺𝗲𝗻𝘁® magazine, édition novembre 2025 - NC 190
Prise de vue : no comment® studio 
Collaborations : Tanossi – Via Milano mg – HAYA Madagascar - Akomba Garment MG 
Make up : Réalisé par Samchia 
Modèles : Lana, Judicaël, Catuchia, Faravavy, Tojo, Mitia, Santien, Mampionona 
Photos : Andriamparany Ranaivozanany

Focus

November Numérique

November Numérique à l'IFM

no comment - November Numérique

Voir