Jean Patrick Randriamirado : Roues, routine… et rouages
18 mai 2025 // Métiers & Petits Métiers // 2566 vues // Nc : 184

Le taxi-bicyclette, c’est son second métier et on le retrouve tous les jours aux environs d’Anosy et d’Anosizato. La nuit, Jean Patrick Randriamirado ou Patrick travaille dans une boulangerie ; le jour, après un bon repos, il reprend son vélo et part à la recherche de clients à ramener. Une activité qu’il fait depuis trois mois.

Les tarifs varient de 1000 à 4000 Ariary, parfois un peu plus le soir. Tous les jours, Patrick traîne avec son vélo à la recherche de clients. Un porte-bagage réarrangé pour le confort de ses voyageurs, les trajets du taximan vont d’Anosizato à Fasan’ny Karana, de 67ha à Andavamamba. Il reste dans les environs. « Le trajet le plus loin que j’ai eu à faire a été à Fenoarivo, pour une jeune maman et son enfant. Il était vingt heures, elle est allée demander auprès des autres taxi-bicyclettes, mais comme il faisait déjà sombre, le prix était assez élevé. Elle n’avait que 3000 Ariary dans sa poche. Je lui ai proposé de les raccompagner. » Également père de famille, le métier lui a appris l’empathie. Cette nuit-là, il est revenu chez lui vers 22 heures, à fond les pédales pour vite se mettre en sécurité. « L’insécurité est partout, de nuit comme de jour. Il arrive que le client, pendant qu’on part chercher de la monnaie pour la lui rendre, vole le vélo. J’ai entendu beaucoup d’incidents du genre, raison pour laquelle je garde toujours de la monnaie avec moi. » Un travail aux atouts et aux avantages que Patrick apprécie par son indépendance.

« Mon salaire à la boulangerie ne peut plus me permettre de m’occuper de mes deux enfants et de mon épouse. C’est pour cela que je fais de mon mieux avec le taxi-bicyclette, pour qu’il y ait une rentrée d’argent en plus. » Patrick se met sur ses roues le matin, dès qu’il a fini de s’occuper de ses enfants. Le soir, il revient avec 8000 à 9000 Ariary, assez pour nourrir sa famille, mais pas tant pour les contretemps. La nuit, sa routine reprend. Bien qu’il pourrait être entouré, Patrick choisit d’avancer seul : « Aux environs d’Anosizato, il y a un groupement de taxi-bicyclettes où chacun paye 500 Ariary par jour, et en cas de difficultés, le groupement s’en occupe pour nous. Ils ont essayé de me convaincre d’y entrer, mais je suis mieux comme ça. Que je gagne assez ou pas aujourd’hui, cela n’engagera que moi. » Selon Patrick, certains quartiers comme 67ha sont plus stricts sur l’intégration du groupe local. Seul, il entreprend à son rythme et s’organise pour revoir et régler sa bicyclette au moins tous les mois et demi. Mais pour un taxi-bicyclette, la coordination est un grand défi, d’autant que les taxis-motos, la police de la circulation et la police municipale ne sont pas toujours assez encourageants quant à l’idée de laisser Patrick et ses collègues aux abords de la route. « Ils doivent quand même considérer le fait que si nous sommes nombreux à le faire, c’est que ça nous permet de gagner, malgré tout, un peu d’argent et de travailler dignement. » Travailler dignement, c’est le moteur de Patrick alors qu’il roule doucement vers une vie meilleure pour les siens.

Rova Andriantsileferintsoa

Contact : +261 33 02 555 97

Laisser un commentaire
no comment
no comment - Télévision : Canal+ Madagascar élargit son offre

Lire

18 juillet 2025

Télévision : Canal+ Madagascar élargit son offre

Canal+ Madagascar continue de renforcer son bouquet pour séduire un public toujours plus varié. La plateforme a annoncé l’intégration de douze nouvell...

Edito
no comment - Déconnexion

Lire le magazine

Déconnexion

Chaque mois de juillet, un phénomène saisonnier bien malgache s’observe : la migration estivale des familles tananariviennes vers leurs villages d’origine. Loin du bitume, des bouchons et de la Jirama capricieuse, c’est le grand plongeon anthropologique. À l’arrivée, les enfants ouvrent des yeux ronds : « Quoi, on peut faire bouillir de l’eau sans micro-ondes ? » Feu de bois, bassine en plastique et douche à ciel ouvert deviennent soudain les nouvelles technologies de pointe. On redécouvre que l’on peut cuisiner sans vitro-céramique, que les zébus ont toujours la priorité, et que l’eau du puits, ça muscle les bras et l’esprit. Quant au réseau mobile, il s’obtient en grimpant dans le manguier le plus proche. Mais attention, pas question de se moquer. Ce retour aux sources est aussi retour à l’essentiel : repas partagés, récits de grand-mère, jeux sans écran. Et en bonus, un stage intensif en autonomie énergétique, bien utile pour affronter les coupures à Tana. Finalement, c’est peut-être le village qui est le plus en avance. Bonnes vacances… et bon bain (à la bassine) !

No comment Tv

Interview - Mama Rasta - JUILLET 2025 - NC 186

Découvrez Mama Rasta, étoile montante de la musique urbaine, dans le 𝗻𝗼 𝗰𝗼𝗺𝗺𝗲𝗻𝘁® NC186-juillet 2025. Ancienne danseuse, elle a entamé une carrière solo en tant que chanteuse depuis 2022. En plein tournage de son prochain tube, elle accorde une interview rapide à 𝗻𝗼 𝗰𝗼𝗺𝗺𝗲𝗻𝘁®.

Focus

Star tour à Antsonjombe

Star tour à Antsonjombe dans le cadre de la fête de la musique.

no comment - Star tour à Antsonjombe

Voir