Compagnie Dihyarvelo : Plongée artistique
15 avril 2024 // Arts de la scène // 5381 vues // Nc : 171

La compagnie Dihyarvelo, basée à Ilafy et fondée en 2015 par Rajaonarivelo Jean Lucien, aka Jaona, excelle dans la danse contemporaine, la musique, et le jeu de voix. En ce moment, elle met en avant « Fanorondroa », un spectacle alliant art vivant et numérique avec une création chorégraphique moderne, agrémentée de photos et vidéos contemporaines.

Le terme « Fanorondroa » associe « Fanorona » (jeu de stratégie malgache) et « Roa » (deux). Ensemble, ils symbolisent un duo explorant la relation entre l’homme et la nature. À vrai dire, ce spectacle novateur se divise en deux parties distinctes : l’aspect vivant et la plateforme numérique. « Sur cette plateforme, la page Fanorondroa sur Facebook sert de lieu pour partager des extraits du spectacle ainsi que des explications sur la nature, telle que l’Aviavy ou figuier, tout en abordant des sujets liés a l’importance et au respect de l’environnement » explique Jaona. Conscient que l’art numérique est en vogue, la compagnie Dihyarvelo s’est associé à divers talents, dont les artistes vidéastes, photographes et chorégraphes pour donner vie à « Fanorondroa ». Ce projet, créé collectivement, devient alors un moyen d’expression et un outil pédagogique dans le domaine de la danse contemporaine et de la création artistique. En outre, les objectifs se déclinent en trois axes majeurs : d’abord, la création d’œuvres numériques, puis le partage à travers des ateliers de formation en danse et en art numérique, avec des échanges lors de conférences. Enfin, le récit d’histoires, comme celles de l’origine du Fanorona, de l’homme, de l’évolution de la danse contemporaine, et bien d’autres.

Lors du spectacle en direct, chaque duo présente son thème lié à la nature, avec un total de sept projets. « Ces duos utilisent le langage artistique, les mouvements et les jeux de voix pour exprimer leurs créations tout en se basant sur les trois objectifs définis. Il s’agit d’une forme de création artistique collective élaborée conjointement par les binômes ». Jaona souligne que bien que tous les projets ne soient pas présentés à chaque spectacle, chaque duo est là pour soutenir les autres. À part les performances, « Fanorondroa » est un projet sur une durée de deux ans dont la première année, entamée en 2023, est dédiée à la résidence artistique. En effet, c’est lors de cette période que les artistes échangent entre eux et travaillent sur le thème choisi. Ils créent ensuite les mouvements et les œuvres artistiques. « Après cette étape intervient le tournage vidéo, incluant les biographies des artistes danseurs, photographes et vidéastes, ainsi que des reportages sur les lieux de résidence ». Enfin, la diffusion clôture ce cycle. Cela se fait à travers les réseaux sociaux, les chaînes de télévision, et en passant par les lieux de résidence.

Mis à part « Fanorondroa », la compagnie Dihyarvelo offre des cours de danse contemporaine, de danse-thérapie, des séances de relaxation, et le dihyarfit (aérobic), favorisant le bien-être mental et physique et l’organisation du festival annuel Voambolana. En réalité, la signification du mot « Dihyarvelo » est une combinaison de deux mots : "dihy" pour danse, et "Ara velona" qui signifie art vivant. Cela incarne également l'idée que tous les êtres humains portent en eux le message de la vie. « La création de notre compagnie vise à partager ce message à travers la création de danses contemporaines, de musiques originales, la pratique de la danse-thérapie, ainsi que la mise en place de plateformes artistiques ». La compagnie Dihyarvelo, avec « Fanorondroa », est un voyage captivant où l’art prend vie, entre performances éblouissantes et partage virtuel.

Propos recueillis par  Cedric Ramandiamanana
Facebook : Compagnie Dihyarvelo/Fanorondroa
Contact Jaona : +261 34 71 159 45

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Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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