Cœur de forêt : Jusqu’à 510 000 hectares détruits chaque année
9 novembre 2021 // Nature // 4348 vues // Nc : 142

Madagascar perd de 100 000 à 510 000 hectares de forêts par an à cause des feux de brousses ou de l’exploitation illicite des ressources, soit le centième de la surface du pays. Depuis 2012, l’association Cœur de forêt œuvre pour la restauration de la biodiversité des Hauts-Plateaux à travers la reforestation, une des armes contre le changement climatique.

La préservation des ressources naturelles passe par une meilleure connaissance des richesses qui nous entourent mais aussi par une prise de conscience des menaces qui pèsent sur elles. Depuis bientôt dix ans, l’association Cœur de forêt œuvre pour la restauration de la biodiversité des Hauts-Plateaux par des actions de reboisement, de sensibilisation et de développement économiques des producteurs. Leurs actions se concentrent surtout dans le Vakinankaratra, une région qui s’étend sur une superficie de 1,6 million d’hectares dont seulement 0,5 % est boisé. « D’après les statistiques, de 100 000 à 510 000 hectares de forêts sont détruits chaque année à Madagascar. Il y a urgence », s’alarme Landisoa Harilala, responsable communication au sein de l’association. « Nous nous engageons à sensibiliser les communautés locales que ce soit le grand public ou les écoles aux enjeux et à l’intérêt de la préservation de l’environnement. La population rurale est très pauvre et n’est pas souvent informée sur les conséquences d’une gestion non maîtrisée des ressources naturelles. »

Reboisement avec les élèves des écoles partenaires organisé par le Pôle Sensibilisation.

Pour l’association, les producteurs sont au centre de leurs actions. D’ailleurs, le choix de travailler à Antsirabe est partie de l’initiative d’un groupe de producteurs de Vinaninkarena qui souhaitait évoluer vers des pratiques respectueuses de l’environnement. L’association accompagne et autonomise les producteurs grâce à différentes formations. « Nous les aidons dans les techniques agro-écologiques, dans l’entrepreneuriat agricole, la gestion des moyens et en compost biologique. Mais le plus important, c’est de les aider à diversifier leurs cultures et les former à la transformation des plantes en huiles essentielles et végétales. » L’association estime que les bénéfices issus de ces filières sont mal rétribués, les producteurs ne sont pas considérés à leur juste valeur et sont cantonnés aux rôles de cultivateurs. Ce sont souvent les grandes entreprises qui tirent profit de la vente des huiles essentielles.

Pesage et distillation de géranium à Ibity (Zone d'Investissement Agricole de Coeur de Forêt Madagascar).

Pour permettre aux producteurs d’être autonomes sur le plan financier, il est important de leur permettre d’avoir une visibilité sur les marchés et de trouver des débouchés au niveau local et international. « Nous leur offrons des infrastructures comme une unité de distillation, des compostières… Il faut valoriser le travail du producteur. Cela mène à un modèle de commerce équitable assurant une juste rémunération aux producteurs. » Depuis 2019, environ 849 kg d’huiles sont vendus à l’international et plus de 5 359 flacons au niveau local. Sur 52 sites de reboisement, 320 220 arbres ont été plantés dans quatre types d’essences composées de 30 espèces. Mais des efforts sont encore à fournir. « Il faut créer des conditions qui permettent à la population de faire face au dérèglement climatique à travers la restauration des écosystèmes forestiers, la diffusion de méthodes de reboisement efficaces et bien sûr l’éducation à l’environnement. »


Aina Zo Raberanto

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Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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Make up : Réalisé par Samchia 
Modèles : Lana, Judicaël, Catuchia, Faravavy, Tojo, Mitia, Santien, Mampionona 
Photos : Andriamparany Ranaivozanany

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