Vohindrazana Gaston Velomasy : Du champ aux chant
3 août 2022 // Musique // 8428 vues // Nc : 151

Du Bach, du Haendel, du Mozart chantés par des paysans de la région Alaotra. C’est le défi de Vohindrazana Gaston Velomasy et son projet « Chant classique à la campagne ». Consultant en chorale, il aussi membre de Nisea, groupe de métal… symphonique (évidemment).

Comment est né le projet ?
Chant classique à la campagne est un projet de développement socio-culturel que nous menons dans la région Alaotra, au centre-est de Madagascar. À Morafeno, une chorale a demandé mes services de consultance. Quand je suis arrivé là-bas, j’ai vu qu’elle ne suivait pas la structure d’une vraie chorale. En fait, il n’y avait pas de sopranos ou premières voix. J’étais un peu surpris mais après quelques arrangements, j’ai vu l’évolution. Et au bout de quatre mois de consultance, je me suis rendu compte que cette chorale avait du potentiel. L’idée de lancer ce projet est né ainsi. Comme c’est un projet de développement, nous regroupons toutes les personnes qui veulent participer, même si elles n’ont pas de compétences particulières en chant.

Qui compose cette chorale ?
La quarantaine de choristes est constituée uniquement de paysans, de mineurs, de

cultivateurs de riz, d’éleveurs, de fonctionnaires de la région. Le 20 août prochain, ils vont chanter du Bach, du Haendel, du Mozart en version malgache mais aussi anglaise. C’est encore un autre défi d’apprendre cette langue, mais ils l’ont relevé avec succès ! Il y a également deux de mes compositions. Depuis le mois de janvier de cette année, je suis descendu dans la région tous les mois pour faire les répétitions. En parallèle, à Tana, je faisais les répétitions avec l’orchestre de l’Académie nationale mené par Madranto Andrianjato, qui va nous accompagner. Il a bien voulu nous suivre dans cette aventure car nous avons la même vision, celle d’éduquer à travers la musique. Et je peux dire que le quotidien de ces paysans a vraiment changé depuis plusieurs mois. Ils sont motivés pour les répétitions. J’ai également remarqué une augmentation de l’estime de soi.

Une belle publicité pour la région Alaotra…
Le projet va au-delà du chant. Il veut apporter une plus grande visibilité sur la région Alaotra qui est méconnue alors qu’elle regorge de richesses. En plus de ses magnifiques paysages, c’est le principal grenier à riz de Madagascar. Elle possède également un sous-sol riche en pierres précieuses. En plus de la partie chant, il y aura une exposition photo de tout le projet. Si le 20 août, la chorale se produira à la campagne, le lendemain elle sera en ville, à Amparafaravola.


Propos recueillis par Aina Zo Raberanto

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Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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