Orphelia Arilala : « Ma plus grande influence vient de l'art-thérapie »
3 novembre 2022 // Arts Plastiques // 3283 vues // Nc : 154

« Je me considère en construction identitaire », reconnaît-elle volontiers. Avec l’encre de Chine, Ophélia Ariala exprime ses émotions. Au fil de ses pensées, des formes se créent et ses dessins peu à peu prennent vie. Un Rorschach intime où tout son être est en éveil.

Dessiner à l’instinct ?
J’ai vécu dans une maison en bois et avec mon regard d’enfant, je m’amusais à deviner les formes un peu abstraites sur le bois pour en faire des dessins. Mes cahiers d’écolier en étaient remplis et l’encre noire est restée le médium avec lequel je suis le plus à l’aise. Je dessine des figures aléatoires qui peu à peu prennent forme, finissent par dire quelque-chose, un peu comme en thérapie. Je n’ai jamais vraiment appris le dessin réaliste, au début par manque de volonté mais aussi pour le mal que j’ai à m’exprimer quand c’est trop carré. Mes dessins traduisent des émotions, des états d’âme, des choses non palpables que j’essaie de faire fusionner avec la réalité.

Peut-on parler d’art brut ?
Je ne me vois pas un style en particulier. Certains disent qu’il y a du Schiele ou du Matta dans mes dessins, c’est flatter mais ma plus grande influence a été un patient rencontré lors d’un stage en art-thérapie.

Après le bac, je me suis orientée vers des études en psychologie pendant trois ans, en m’intéressant beaucoup aux enfants, comme accompagnant d’élèves en situation de handicap (AESH) ou en animant des ateliers d’art dans le primaire. Je leur dois à tous un regard nouveau sur la vie.

Pouvez-vous nous parler de l’exposition collective « Fahafahana Maneho » ?
Fahafahana Maneho (Expression libre) est né d’une visite nocturne au domicile de Donné Vonjy à Alasora. Ayant ressenti une connexion particulière avec ce lieu, nous avons décidé d’y faire quelque chose ensemble. Le matériel recueilli nous a incité à en faire une exposition, avec le concours d’autres artistes et designers comme Jo Aina, Olivia Bourgois, Chloé Bourhis, Tsiriniana Irimboangy, Marie Malvasio, Andy Rasoloharivony, Fitiavana Ratovo... Comme son nom l’indique, Fahafahana Maneho vise à l’expression libre ; on s’est donné carte blanche en fonction de nos différentes identités, tout en s’imprégnant du lieu. Le résultat, huit approches différentes et pourtant en harmonie.

Les projets ?
En ce moment, j’essaie d’autres supports comme le bois, le fil de fer, voire les mots. J’ai besoin de sortir de ma zone de confort, j’estime être une artiste en construction identitaire. Nous avons aussi fondé un collectif d’artistes Les Recycl’arts où l’art est abordé vu comme un partage. Nos premières actions ont été centrées sur les femmes, notamment à mobilité réduite, au travers d’ateliers dans les EPP (écoles publiques).
Nous avons aussi fondé un collectif d’artistes Les Recycl’arts où l’art est abordé vu comme un partage. Je dirais qu’on va retravailler les rues d’aujourd’hui pour en faire les chemins de demain.


Propos receuillis par Aina Zo Raberanto

Invariable
Encre noire sur papier.
14,8 x 21 cm
Crampon de pensées
Encre de Chine sur papier.
14,8 x 21 cm
Un pas de sens
Encre de Chine sur papier.
29,7 x 42 cm
Extrait d'un labyrinthe
Encre de Chine sur papier.
42 x 29,7 cm





Obtenez une réponse plus intelligente de GPT-4o




































































Laisser un commentaire
no comment
no comment - Télévision : Canal+ Madagascar élargit son offre

Lire

18 juillet 2025

Télévision : Canal+ Madagascar élargit son offre

Canal+ Madagascar continue de renforcer son bouquet pour séduire un public toujours plus varié. La plateforme a annoncé l’intégration de douze nouvell...

Edito
no comment - Que vous êtes d’août

Lire le magazine

Que vous êtes d’août

Août. Le thermomètre frissonne, les collines brunissent, les marchés se vident de leurs fruits… et pourtant, c’est comme si la vie, elle, éclatait. Dans tout Madagascar, ce mois résonne de chants et de tambours : famadihana dans les hautes terres, circoncisions rituelles, fitampoha dans l’ouest, festivals et cérémonies qui raniment les villages. Août, c’est le mois où les vivants et les ancêtres se retrouvent, où l’on danse avec le froid pour réchauffer les cœurs. Si l’on y pense bien, la fête nationale aurait presque plus de sens ici qu’en juin. Août est viscéralement malagasy. Il n’offre ni luxuriance ni abondance, mais une force invisible circule – celle des liens, des mémoires, des célébrations partagées. Entre un ciel d’azur et une terre sèche, le peuple, lui, fleurit. Peut-être qu’au fond, août n’est pas seulement un mois : c’est l’âme d’un pays.

No comment Tv

Interview - LOKO GASY - AOÛT 2025 - NC 187

Découvrez LOKO GASY dans la rubrique CULTURE du no comment® magazine, NC 187 - août 2025. Ils viennent du Nord et du Sud, et ont uni leurs racines pour créer un son unique qu’ils appellent antsa-beko. Loko Gasy transforme le choc des rythmes en fusion envoûtante. Et leur audace commence à résonner bien au-delà de Madagascar.

Focus

MOOR1NG

MOOR1NG au Palais des Sports Mahamasina

no comment - MOOR1NG

Voir