Laz : La vaLeur ajoutée du rap
2 février 2022 // Musique // 10181 vues // Nc : 145

Après 20 ans dans le circuit du rap, Laz sort enfin son premier album solo, « Lzao Azy » (dis-leur). un opus de la maturité qui intègre tous les ingrédients de la réussite : du bon son, des textes intelligents et de l’énergie à revendre. « Il faut aussi savoir mettre de la valeur ajoutée dans les choses que l’on fait. », note-il avec élégance.

« J’aime l’idée de partage, de fraternité que je retrouve dans les clans et dans le rap. Pour moi, c’était une évidence de faire du rap. J’aime les sons, j’aime écrire. » Il fait partie des vétérans du rap malgache, évoluant dans le milieu depuis 20 ans. Il a fait ses armes auprès de plusieurs clans comme Bogota et Otentika Connexion. Il a également lancé Vako Urban Music avec un autre rappeur, Jento, accompagné de mpihira gasy (musiciens traditionnels). « À l’époque, j’écoutais beaucoup de rap français comme Fonky Family ou Psy4 de la Rime. » Mais après 20 ans de carrière et diverses collaborations, il a le désir de proposer quelque chose de plus personnel, d’où cet album solo sorti en décembre dernier, baptisé Lazao Azy (Dis-leur). Quinze titres qui nous transportent dans ses pensées les plus intimes. Comme d’habitude, des textes percutants et criants de vérité. Par exemple, dans 72 tsy aky latsaka, il rappe non-stop sur 72 mesures et parle de politique, de corruption, de tout ce qui ne va pas et dérange dans la société malgache.

L’album est aussi un mélange de genres, entre dub step (Call Back), reggae (Povaka, Pouvoir) et beats influencés des années 90 (RHH Bomb Attack)… En gros, pas de place pour la culture du « bootyshake ». « Pour moi, un bon titre se résume à quatre choses : l’instru, le flow, le texte et la structure. Il faut que le public puisse s’identifier. Il faut aussi savoir mettre de la valeur ajoutée dans les choses que l’on fait. » Mettre de la valeur, c’est aussi savoir s’entourer. Il a choisi de travailler avec des concepteurs rythmiques (beatmakers) de talent comme Boombap Tax, LevelBeatz originaire d’Antsirabe et qui a réalisé 80% des instrus de l’album, Polo Brown spécialisé dans le sampling, West Sunrise et Teed.

Et il était une évidence pour lui d’inviter ses vieux potes de groove, toutes ces figures historiques du « rap gasy » comme Vy Mamay, Diojay, Ti-Ah, Soekarno, Doubl’enn, Skinto, Biblah, Karavasy, Jento, ValeManda et Zandrilah sur le dernier titre Lazao Azy. « Celle qui fait le chœur dans la majorité des chansons, c’est Annie J que j’ai rencontrée grâce à Vako Urban Music. » Éternel optimiste, Laz est convaincu que le rap peut faire changer les mentalités. « À mon époque, on était surtout dans l’égo trip. Aujourd’hui, les textes sont plus centrés vers des faits sociétaux. De plus, avec les nouvelles technologies, il est possible d’avoir un bon contenu. Il faut juste aussi oser investir. » Cette année, Laz se consacrera à la promotion de son album. Après en avoir donné un avant-goût au no comment® bar à Isoraka en janvier, il prépare un grand concert. Restez connectés !


Aina Zo Raberanto

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Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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Photos : Andriamparany Ranaivozanany

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