Rafalimanana Gérard « Le travail de rue nécessite un mental de soldat ! »
14 septembre 2023 // Métiers & Petits Métiers // 3753 vues // Nc : 164

Dans son coin à Ambalavao Isotry, face au primus de bus F, Gérard Rafalimanana est vitrier depuis plus de 25 ans. Le grand homme monte des vitrines qu'il vend sur place ou par commande. Son travail sur ce matériau n'est pas à effet unique, son équipe et lui font des installations de vitre à la maison, et sur les voitures : un ouvrage complet autour du solide transparent.

Il mesure, découpe, et monte. Gérard Rafalimanana arrive à son spot à 8 heures pour finir vers 18 heures. La journée du vitrier est bien repartie : en matinée, son équipe et lui découpent les vitres et préparent l'assemblage, pour les monter et peindre le bois dans l'après-midi.
La fabrication de vitrines en bois ou aluminium est devenue son héritage paternel. « J'ai été charpentier, avant de venir ici. Mon père y a été pendant 30 ans, et c'est lui qui m'a tout appris » confie Gérard Rafalimanana.Armé d'une règle, un marqueur, un marteau, et une coupe-vitre, l'ouvrier propose un service complet sur ce matériau : de l'installation dans les maisons et entreprises, aux pare-brise et rétroviseurs pour les voitures.
L'adresse et la rapidité sont à l'honneur, Gérard sait fidéliser sa clientèle. « La construction des vitrines prend deux jours.

Si le client en demande une en bois, nous passons un après-midi pour le peindre, et le traiter. » Le vitrier d'Ambalavao Isotry est réputé par son service auprès des épiceries, grossistes, et entreprises.

Si l'ouvrier l'a appris de son père, les années l'ont forgé. L'affaire familiale s'est agrandie sur des rapports avec d'autres vitriers. « Il n'y a pas d'école spécialisée au travail de vitrier au pays : mon équipe et moi avons tout appris ici. Maintenant, certaines entreprises font appel à nous pour que, à notre tour, nous formions leurs ouvriers. » Gérée entre frères, la vitrerie est leur seule source de revenus. Les jours moins roses passent, si bien que pour Gérard Rafalimanana, les périodes comme la rentrée scolaire sont difficiles, et peu de clients viennent commander. Dans son optimisme, l'ouvrier confie : « Nous ne gagnons pas énormément, mais assez pour bien vivre. D'autant que tous les vitriers de l'atelier ont une famille et des enfants à nourrir et à envoyer à l'école. » Les quatre frères ont réussi à garder la réputation du lieu, sans rechigner aux défis du métier.

Gérard Rafalimanana confie qu'il faut une poigne pour se lancer dans le métier. «Il n'y pas de diplômes ou de pré-requis pour ce métier, tout ce qu'il faut, ce sont de la persévérance et du courage. Il faut s'attendre à des coupures occasionnelles. C'est cela, le travail sur la vitre. » Sans machine ni gants, Gérard Rafalimanana et son équipe travaillent à la dure, avec les mains. « Le travail de rue nécessite un mental de soldat ! »  rappelle le vitrier. Sous le soleil d'Isotry, Gérard Rafalimanana tient sa réserve de vitres, qu'il va rajouter auprès de grossistes pour les commandes spécifiques. « Ma plus grande commande a été la pose de vitres pour une grande maison à la campagne. Il fallait y emmener 1000 pièces découpées et les installer. » Le professionnalisme de l'équipe est sans défaut : des erreurs arrivent, mais elles sont vite rattrapées. Pour cette petite entreprise familiale, Gérard Rafalimanana reste proche de sa clientèle. « Ceux qui souhaitent acheter ou commander des vitrines viennent ici. Les plus grandes structures comme les grossistes et les sociétés préfèrent garder contact pour les travaux futurs. » Tous les jours, Gérard Rafalimanana reste à son poste pour les petites et grosses commandes, sur tout type de vitres, les devis et les services. Une activité claire qui laisse entrevoir un futur tout aussi prospère.

Propos recueillis par  Rova Andriantsileferintsoa
Contact : 033 45 832 84

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Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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