Le Versus : Viande 100 % végétale !
6 février 2021 // Sortir // 4726 vues // Nc : 133

Du poulet, du haché de bœuf, de la saucisse goûteuse... mais sans viande ! À l’heure du véganisme galopant, les sœurs Guen et Tax se sont lancées dans un drôle de pari : créer la première boucherie végétarienne de Madagascar. Certification internationale à l’appui .

Certains sont sceptiques lorsqu’on parle de produits végétariens et se posent des questions par rapport au goût. Est-ce que c’est bon ? Guen et Tax nous prouvent que oui grâce à leurs produits maison à base de soja, de légumineuses et de blé. Leurs saucisses végétales, leurs accras de tofu, leurs seitans « goût » poulet, bœuf ou dinde, tout comme leur mayonnaise zéro cholestérol sans œuf ni conservateurs sont autant d’alternatives à la triste bidoche sortie des abattoirs « À la base, je suis carnivore et Tax est végane. Mais au fil du temps, j’ai limité ma consommation de viande et je suis devenue flexitarienne (semi-végétarienne)  ». Le nom de Versus donné à leur enseigne décrit bien leur tandem : « Versus est un mot qui marque l’opposition ou une comparaison entre deux personnes », souligne Guen.

Les deux sœurs assument leurs choix. « Nous ne sommes pas sans savoir que la viande est nocive pour la santé, surtout si elle consommée sans modération, chose que les industries carnées ne reconnaîtront jamais. Pour ma part, bien que ma conversion ait débuté par un régime pour perdre quelques kilos après ma première grossesse, en allant en profondeur, j’ai découvert d’autres motivations dont le droit des animaux et le respect de l'environnement », explique Tax. Elles sont en tout cas convaincues que des alternatives saines aux produits d'origine animale permettent de réduire les risques de maladies.

En septembre 2019, elles décident d’ouvrir un restaurant mais à cause du confinement, elles doivent comme tant d’autres plier boutique. Jamais à court d'idées, elles se retrouvent en cuisine pour transformer le reste des matières premières en « viande végétale » et rencontrent le succès, mais dans un premier temps, auprès d’une clientèle d’initiés. Seulement. En effet, il n’a pas été si facile d’intégrer le concept à Madagascar. « Pour beaucoup, le végétarisme et encore plus le végétalisme sont du domaine de l'inconnu. Certains nous demandent même comment nous pouvons rester en vies ! J'ai vécu en Scandinavie pendant une décennie, eh bien même là-bas ces remarques m'ont été faites, alors à Madagascar… D’autant que les produits véganes ne sont pas disponibles localement », regrette Tax.

Malgré tout, elles ont réussi à apporter une nouvelle façon de manger au quotidien. « Nos produits, intriguent, suscitent la curiosité. Au début, ils sont perplexes et dubitatifs, mais après avoir goûté à nos spécialités, ils sont agréablement surpris. » Toujours avec de nouvelles recettes en tête, les frangines veulent rendre leurs produits accessibles dans les supermarchés et cette année sera pour elles marquée des sceaux de la détermination, concentration et professionnalisme. « Nous sommes un marché de niche mais en quelques mois, nous avons pu nous positionner en tant que leader dans le 100 % végétal. Nous avons pu décrocher des collaborations avec des établissements de renom et nous espérons aller encore plus loin cette année. »


Propos recueillis par Aina Zo raberanto

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Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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Collaborations : Tanossi – Via Milano mg – HAYA Madagascar - Akomba Garment MG 
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Photos : Andriamparany Ranaivozanany

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