Le chant de la Cyrène
5 décembre 2021 // Diaspora // 2342 vues // Nc : 143

Cyrène Randrianasolo a un parcours exemplaire. Distinguée parmi les meilleurs apprentis de France (MAF) à 17 ans, elle est aussi la plus jeune cheffe ayant remporté l’or au « Young Chief Olympiad » en Inde en 2019. C’est aussi une femme engagée dans l’humanitaire.

À 21 ans, elle se définit comme une « artiste culinaire passionnée par l’innovation », ce qui l’a conduite à l’École hôtelière d’Avignon. « C’est l’unique établissement en France à dispenser une formation de Cook Designer (designer culinaire) aboutissant à une licence professionnelle. » En 2019, elle remporte en Inde la Young Chief Olympiad, la plus grande compétition au monde destinée aux jeunes chefs cuisiniers. C’est son professeur principal, la cheffe Magdala de Baulieu Caussimon du Lycée Albert de Mun à Paris, qui l’a introduite dans les concours nationaux et internationaux. « Elle est devenue mon mentor. Préparé ce concours a été un vrai challenge. En Inde, je me suis aperçue que j’avais oublié les recettes sur papier dans l’avion. En plus, je me suis payé une gastro à l’arrivée avec perte du goût et de l’odorat, un comble pour cuisiner ! Il a donc fallu se focaliser sur les plats sans pouvoir les goûter ni les sentir et à ma grande surprise, on m’a décerné le prix Meilleure Hygiène et décroché la médaille d’or. »

Cette victoire et ses rencontres avec les fleurons de la jeune cuisine mondiale lui ont permis de progresser. Également aidée par différents stages avec les plus grands noms de la gastronomie française, notamment au palais de l’Élysée où elle a été encadrée par le chef Guillaume Gomez, aux restaurants Neva et Coretta de la cheffe Béatrice Gonzalez, la première femme présidente du jury du Bocuse d’or, ou encore auprès du chef étoilé William Ledeuil, propriétaire de trois établissements à Paris. « Ce chef m’inspire car il travaille comme un artiste en mariant recherche, technique et création. Je tiens aussi à noter ma rencontre avec le chef Philippe Etchebest lors de mes deux passages furtifs à l’émission Top Chef en 2018. »

Pour être un bon chef, savoir cuisiner ne suffit pas. « En cuisine, on parle de brigade. C’est une équipe structurée comme dans l’armée. Ce qui requiert de la discipline, de la rigueur et une excellente coordination. En plus de la connaissance des produits et des équipements, la place de l’humain est prépondérante. Un chef doit être à la fois un leader, un coordinateur et un visionnaire. » Avec la pandémie, Cyrène Randrianasolo se rend aussi compte que pour que pour marquer son existence dans l’univers culinaire, il faut savoir être polyvalent. « Le chef de demain sera à la fois cuisinier, styliste, photographe, journaliste… un artiste accompli », estime-t-elle.

Parmi ses projets immédiats, concourir au Meilleur ouvrier de France (MOF) et en ressortir la plus jeune cheffe. Mais pour elle, cuisine rime aussi avec humanitaire. C’est ainsi qu’à 19 ans, elle a organisé un voyage humanitaire à Madagascar pour 22 membres de l’association Les professionnels du Mun dont elle était la présidente. « Nous avons apporté notre modeste contribution à des structures comme les Enfants du Soleil ou le Centre Akamasoa de Père Pedro. Comme on dit, toute activité n’a de sens que si elle sert aux causes les plus nobles. »


Aina Zo Raberanto

Laisser un commentaire
no comment
no comment - Cinéma : Madagascar entre dans l'histoire

Lire

9 décembre 2025

Cinéma : Madagascar entre dans l'histoire

Disco Afrika, réalisé par Luck Razanajaona, devient le premier film malgache soumis aux 98ᵉ Oscars dans la catégorie Meilleur film international, aprè...

Edito
no comment - Shows devant !

Lire le magazine

Shows devant !

Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

No comment Tv

Making of shooting mode – Novembre 2025 – NC 190

Retrouvez le making of shooting mode du 𝗻𝗼 𝗰𝗼𝗺𝗺𝗲𝗻𝘁® magazine, édition novembre 2025 - NC 190
Prise de vue : no comment® studio 
Collaborations : Tanossi – Via Milano mg – HAYA Madagascar - Akomba Garment MG 
Make up : Réalisé par Samchia 
Modèles : Lana, Judicaël, Catuchia, Faravavy, Tojo, Mitia, Santien, Mampionona 
Photos : Andriamparany Ranaivozanany

Focus

November Numérique

November Numérique à l'IFM

no comment - November Numérique

Voir