Fahendrena Andriamanarivo Harintseheno : « Un journaliste ne devrait jamais être à court de ressources. »
11 mai 2025 // In & Out // 4321 vues // Nc : 184

Journaliste depuis une trentaine d’années, Fahendrena Andriamanarivo Harintseheno reçoit en décembre 2024 le Prix Africain du Journalisme d’Investigation (PAJI) avec son reportage « Singam-bola mandavo ny vositra ». Initié par la plateforme Médias & Démocratie, le PAJI récompense les journalistes francophones en Afrique tout en promouvant le domaine de l’investigation.

C’est un travail de huit mois mettant en lumière de possibles cas d’abus de pouvoir et de corruption dans la région Haute Matsiatra que le journaliste a présenté dans un reportage de 25 minutes. « Suite aux vindictes populaires sur les lieux en mai 2023, le tribunal a évoqué un flagrant délit d’une personnalité publique, qui pourtant use de son statut pour revendiquer une immunité. Dans toute cette affaire, plus de 47 pères de famille ont été arrêtés ainsi qu’un jeune garçon qui a passé son Brevet d’Études du Premier Cycle en prison. Aujourd’hui, ils sont 22 à attendre leur jugement, dont le garçon. » Un impact que le journaliste espère voir alors qu’il se place auprès de professionnels du Sénégal, de la Côte d’Ivoire, du Kenya et de la Tunisie, avec des investigations sélectionnées suivant le sujet et le respect des normes et éthiques du métier. Pour ce représentant de Madagascar, le prix est une étape en plus pour mieux apprendre. « Mon objectif n’a pas été de gagner, mais de monter : ce n’est pas pour que l’on me voie, mais pour que moi, je puisse mieux voir. Plus on monte, plus on a une vision plus élargie et une connaissance plus étendue qui permet de continuer d’évoluer. »

Un défi qui reste de taille pour l’Île, dont le paysage ne permet pas, au contraste des autres pays, la facilité d’un journalisme transfrontalier. Devant le manque de moyens et d’éducation, Fahendrena Andriamanarivo Harintseheno entrevoit les opportunités qui manquent aux professionnels du pays : « Avant, il n’y avait qu’une machine à écrire : il fallait sortir, ne serait-ce que pour faire du recoupement. Aujourd’hui, le bureau de chaque journaliste est muni d’un ordinateur, qui n’est pas seulement une machine à écrire, mais aussi une fenêtre qui ouvre sur le monde. Cela signifie qu’un journaliste ne devrait jamais être à court de ressources : il faut juste apprendre à maîtriser ces outils. » Avec des années d’expérience et quelques prix nationaux, le journaliste est aujourd’hui rédacteur en chef au sein de l’organisation non gouvernementale Malina et continue ultérieurement de planifier des partages avec les plus jeunes.

Rova Andriantsileferintsoa

Contact : +261 32 31 218 30

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Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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Prise de vue : no comment® studio 
Collaborations : Tanossi – Via Milano mg – HAYA Madagascar - Akomba Garment MG 
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Modèles : Lana, Judicaël, Catuchia, Faravavy, Tojo, Mitia, Santien, Mampionona 
Photos : Andriamparany Ranaivozanany

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