Centre Vatosoa : l’école de la petite enfance
6 mai 2022 // Assos // 4557 vues // Nc : 148

Sortir de l’apprentissage classique, c’est l’objectif du Centre Vatosoa et de son école où se pratique la méthode Montessori. Fenosoa Zafimahova et Héloïse Petitbon ont conjugué leurs savoir-faire pour mettre en place une éducation ludique, active et positive destinée aux enfants de 2 à 6 ans.

Une pédagogie bienveillante, c’est un des principes de la pédagogie montessorienne. Elle a été développée par Maria Montessori en 1899, un médecin et une militante italienne pour la reconnaissance des droits de l’enfant. Ses recherches portent sur l’étude des comportements des enfants avec déficience mentale afin de proposer des principes éducatifs adaptés à leur situation, mais également adaptés à des enfants non porteurs de troubles mentaux. À Madagascar, Fenosoa Zafimahova, passionnée de pédagogie active, et Héloïse Petitbon, éducatrice spécialisée, ont créé en 2018, l’école Vatosoa, rattachée au centre du même nom, à Toamasina. C’est la première structure dans cette ville à s’inspirer de cette pédagogie. Toutes deux veulent changer notre regard sur l’enfant et l’éducation en général. « Nous prônons l'importance de la petite enfance comme période d'apprentissage nécessitant un environnement bienveillant. Le préscolaire est trop souvent mis de côté et toute l’énergie, les moyens et le personnel compétent est valorisé à partir du CP. C’est une grande erreur car cela mène aux échecs scolaires. Pour favoriser la réussite scolaire dans un pays comme Madagascar, il faut développer les structures d’accueil en petite enfance et permettre aux maîtresses de la maternelle d’être formées », souligne Fenosoa Zafimahova.

Elle estime que les établissements qui accueillent les moins de 6 ans ne doivent pas être pensés comme une simple garderie ou une miniclasse de primaire. Au sein de leur école, elles souhaitent mettre en avant l’importance de la scolarisation dè s 2ans dans un environnement riche et bienveillant, tout en respectant le rythme de l’enfant afin qu’il soit acteur de son apprentissage. « Madagascar ne compte que 3,6 % d’établissements préscolaire alors que l’éducation des plus jeunes est la base pour une scolarité réussie. » L’école se base ainsi sur les différents points clés de la pédagogie Montessori, à savoir la liberté - quand l’enfant peut choisir son activité et le lieu où il désire la pratiquer - , le respect du rythme de chaque enfant, l’autodiscipline, l’environnement et l’apprentissage par l’expérience. Elles accueillent une cinquantaine d’enfants de 0 à 6 ans et propose des programmes ludiques, actifs, positifs et innovants. « Nous aimerions que la pédagogie active et la posture bienveillante de l'adulte envers les enfants se répandent dans un maximum d’établissements scolaires privés et publics à Madagascar. »

Comme un laboratoire, le centre Vatosoa collabore avec des professionnels nationaux et internationaux sur la recherche et le développement, mais aussi des associations, des écoles privées et publiques. Des formations, des projections-débats et des conférences sont organisées régulièrement pour les parents, les professionnels de la petite enfance et le public. « Au départ, je me suis sentie comme un ovni », se souvient Fenosoa Zafimahova. « Mais depuis 2020, je trouve qu’il y a de plus en plus de personnes qui nous sollicitent pour des renseignements, des formations et pour inscrire leurs enfants à l’école. Le changement est en cours et l’éducation positive commence à se construire chez nous. »


Aina Zo Raberanto

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Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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Photos : Andriamparany Ranaivozanany

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