Azael : La voix, ça se voit !
16 février 2025 // Cinéma // 8297 vues // Nc : 181

Des séries en malgache, on en voit souvent ! Et si l’on arrive à les apprécier, c’est aussi grâce au jeu de celui qui les interprète. Azael prête sa voix aux personnages de séries philippines depuis quatre ans, une passion qu’il a transformée en métier et qu’il livre sans modération sur nos petits écrans.

Sendra Finoana Safaria Randrianarivelo, de son nom d’artiste Azael, aime jouer avec sa voix. Chanteur, il trouve aussi son bonheur dans la reprise des façons de parler et de l’intonation de personnalités malgaches : « J’aime interpréter des voix de différentes personnes comme Rakoto Frah, Sakelidalana, ou des voix de campagnards et de personnes âgées. Je sais également faire la voix d’une femme. En fait, c’est une passion que j’ai transformée en métier. » Mais dans les séries, interpréter, ce n’est pas seulement lire : il faut y ajouter de l’humanité. « Il faut un bon jeu d’acteur : l’intonation, les émotions… Le personnage doit être différent et unique à chaque série. » Azael a déjà joué le personnage principal de plus de huit séries, dont « Los Bastardos », « La Femme légale » ou « La Vida Lena ». « Connor de « Los Bastardos », par exemple, a été le personnage que j’ai le plus apprécié : il a un style un peu « voyou », très direct. J’ai aimé entrer dans son rôle parce que certains aspects de nos personnalités s’accordent. Il a été le premier personnage que j’ai interprété. » Azael passe ses matinées dans son studio, au siège du Scoop Digital, parlant sur des traductions faites en amont par une équipe.

Une journée de travail, pour Azael, ce sont quelques heures passées derrière le micro. Un ordinateur pour lire les traductions, jouer, mais aussi et surtout faire correspondre sa voix à l’image. « On me donne une indication de temps, mais je dois veiller à bien synchroniser la voix et l’image. Il faut souvent changer le texte livré par les traducteurs, pour qu’il corresponde à notre façon de parler au quotidien, qu’il soit naturel et qu’il sonne un peu plus comme une discussion et pas une traduction. »

Avec ses années d’expérience, Azael améliore tous les jours son jeu. « Au début, il fallait regarder les épisodes pour voir les arrêts et la façon de parler. Avec le temps, j’ai appris à m’habituer et à interpréter sans les regarder à l’avance. » Des rôles assignés, l’interprète s’inspire de quelques documents et du synopsis pour donner vie au personnage. « En général, c’est un métier difficile. C’est différent des histoires à la radio où l’on n’entend que la voix : il faut savoir l’accorder au visage à l’écran et à son expression. » Parfois, il se passe des minutes jusqu’à ce qu’Azael et son binôme – technicien du son – trouvent la bonne traduction : il n’y a pas de temps pour s’ennuyer.

Plongé dans le milieu par sa musique, c’est un ami recruteur qui lui a montré le métier. « Déjà dans le métier en tant que chanteur, j’ai participé à une formation sur la voix-off : j’y ai appris les émotions, comment jouer, l’intonation, comment est une voix quand elle est heureuse, en colère ou surexcitée…. Durant la formation, je n’ai joué que pour des rôles de figurant, avant de recevoir des rôles de personnage principal à la fin. » Un métier qui demande patience et polyvalence, interpréter est comme un jeu pour Azael : « C’est un talent que j’ai appris à perfectionner en travaillant. Parfois, il m’arrive d’interpréter en japonais, par exemple, quand il y a une réplique dans cette langue. » Il ne cache pas ses aspirations pour le métier et, si l’occasion se présente, peut-être interpréter pour d’autres occasions ? « La série est déjà assez répandue, il serait peut-être intéressant de revoir nos voix dans des publicités. » Azael reste ouvert aux propositions, et éventuellement, aux films internationaux. De quoi renforcer les capacités d’un, déjà, maître de la voix, de la vie à l’écran !

Rova Andriantsileferintsoa

Contact : +261 32 61 659 86

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Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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