Comédiens et musiciens, les deux frères visent à bâtir une nouvelle image des Betsileo à travers leurs vidéos humoristiques à travers leur page Facebook baptisée « Antsa & Tsanta. » Ils ont bâti une communauté de plus de 92.000 abonnés. Les deux frères ne font pas uniquement de la comédie, ils sont également plongés dans la musique et la photographie.
« Casser les préjugés concernant l’image des Betsileo », tel est l’objectif d’Antsa & Tsanta en créant leur page Facebook.
Les gens pensent que les betsileo sont bêtes, ignorants et naïfs, c’est surtout l’image véhiculée dans les films et les séries malagasy et même sur les réseaux sociaux.
A travers leurs vidéos humoristiques, ils infirment les préjugés à l’égard des Betsileo en véhiculant leur culture.
Par exemple, vulgariser l’accent Betsileo car selon eux, même les betsileo qui sont dans la capitale n’osent pas parler leur langue de peur d’être victime des moqueries des autres. Sans oublier un petit message à chaque fin de vidéo.
Les deux frères n’avaient pas du tout pensé à percer sur les réseaux mais le succès est venu rapidement.
« Nous avons commencé à publier des vidéos vers la fin de 2021. Notre vidéo « Best of the Betsi » a fait le buzz sur facebook. Depuis, nous avons continué à publier des vidéos de comédie, comme le « Best of the Betsi 2 » », explique Tsanta. Selon eux, la raison de leur succès réside dans leur créativité à travers leurs contenus, ce qui est très apprécié par le public. Leur signature ? L’improvisation, pas de script ni de texte préparé et surtout cette fameuse introduction « Agnareo koa ve ? » (Est-ce que vous aussi… ?)
Depuis leur plus jeune âge, les deux frères sont comme cul et chemise. « Toujours inséparables que les gens nous prenaient pour des jumeaux !» Les 400 coups, ils les font toujours à deux. Quant à la comédie, c’est un peu dans leur sang étant issus d’une famille de comédiens. L’une de leurs tantes a même été actrice dans la série comédie populaire betsileo « Tsiky Tsidika ». Mais ils ont également une passion commune pour la musique. Prochainement, ils prévoient de mettre en valeur la culture Betsileo en chanson sachant que chaque frère sait jouer d’un instrument. Parfois, il leur arrive de monter sur scène.
Les deux frères ont fait chacun des études de leur côté. Antsa a étudié le commerce international mais étant passionné d’art et de photographie, il a suivi sa passion pour être maintenant photographe. Quant à Tsanta, il a suivi des études en management de projet et d’affaires et travaille dans ce domaine. A part cela, ils suivent leur train de vie habituel que ce soit dans la vie personnelle ou professionnelle. «Au travail, nous sommes sérieux même si les collègues savent que quelques vannes peuvent sortir de temps en temps !»
Pour le moment, les frères sont séparés et ne peuvent pas faire du contenu ensemble. Pour alimenter la page, ils publient des photos et vidéos chacun de leur côté. Par contre, ils prévoient de publier une nouvelle vidéo ensemble prochainement avec un nouveau concept à la clé. Il faut rester connecter, comme on dit !
Propos recueillis par Maminiaina Yannick
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Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.
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