Événement inédit sur la Grande Île ! La capitale accueille ce 11 au 19 avril, la toute première édition du Festival International du Film d’Animation de Madagascar (FIFAM). Des activités à ne pas en finir, des rencontres inédites plongées dans l’Univers pas si petit du film d’animation. Une programmation proposée par Yuna Sauvaget, instigatrice, pour une mise en avant de tous les créateurs de l’imaginaire.
Il était une fois… Dans un lieu pas si secret à Analakely, des animatrices et animateurs se sont réunis pour fêter le talent. Menés par Yuna Sauvaget, chargée de mission audiovisuelle à l’Institut français de Madagascar, ils se préparent pour huit jours de projections, d’ateliers pour les petits et les grands, de rencontres, avec en grande finale… Un concert illustré à la fin ! Attention, c’est une histoire vraie ! L’idée est de « mettre en lumière des créations qui sont d’habitude trop peu visibles. » Le festival d’animation, par son essor, tombe au meilleur moment pour Madagascar. « Deux écoles — le Projet ONY et la Maison du Cinéma Malagasy — proposent un cursus entièrement dédié à l’animation. À côté, il y a une reconnaissance grandissante des talents malgaches à l’international, dont Dina Nomena Andriarimanjaka et Ashiko Ratovo avec La Fabrique des filles à Annecy en 2023 ». Zazavavindrano — un mythe, une sirène — elle sera le fil rouge de l’événement pour offrir un clin d’œil aux animatrices, surtout celles des régions de l’Océan Indien et de l’Afrique australe.
« Le premier enjeu est de réunir et de fédérer la diversité des acteurs du milieu autour d’un événement phare ». Des invités d’envergure internationale seront de la partie. Le FIFAM est aussi leur rencontre avec cinq porteurs de projet par la MIFA Campus Talents pour une préparation au festival d’Annecy du 8 au 14 juin. « Ils participeront à une session de pitch auprès des partenaires. Ça leur donnera une visibilité et ils auront l’accréditation du marché international du film d’animation du Festival d’Annecy, qui est l’un des plus gros marchés du film d’animation du monde ».
Une extension prévue dans l’espoir de surmonter le manque de représentation du milieu et de ses acteurs. Pour l’instigatrice, le FIFAM est un pas en plus pour répondre aux besoins urgents du milieu : « la création d’un écosystème cohérent, intégré et capable de soutenir les talents locaux, la formation en tant qu’artiste et la “formation” dès le plus jeune âge pour développer une culture cinématographique, et la visibilité des réalisateurs et réalisatrices de Madagascar pour exprimer leur vision artistique emprunte d’un imaginaire unique ». Par les créations et par ses spécificités, Madagascar a ce potentiel que le FIFAM délie en faisant face aux défis.
Annie « Mun » Andriantsivelany, sélectionnée au MIFA Campus Talents, confie : « Le problème, à la source, c’est qu’il n’y a pas de représentation de base, donc c’est très dur de se projeter dans le métier et de se dire qu’on peut évoluer dedans. J’ai toujours aimé dessiner. En grandissant, je n’ai jamais vu de dessin animé malgache ». Cette fois, le FIFAM donne la voix aux talents locaux à travers la compétition nationale.
Patrick Bosdure, directeur de l’Institut français de Madagascar inscrit l’événement dans un tout en faveur de la mise en avant des industries créatives et culturelles : « C’est un pays où la création culturelle gagne du terrain. Notre objectif est de permettre aux gens de s’investir dans ce qu’ils souhaitent, dans les sujets qui requièrent de l’investissement personnel et beaucoup de passion. Il faut accompagner cette jeunesse malgache qui a beaucoup de choses à faire et à dire, mais qui n’en a pas forcément la possibilité à cause des contraintes qui pèsent sur elle, et peut-être aussi, des structures qui manquent ». Cette année encore, l’Institut français de Madagascar ne s’arrête pas à cette première fois dans l’animation. D’autres événements sont prévus, un coup de boost pour les passionnés de tous les recoins.
Rova Andriantsileferintsoa
Contact : +261 38 06 225 20 — Yuna Sauvage