Dih’Max : Un laboratoire de danse
13 juin 2023 // Arts de la scène // 5381 vues // Nc : 161

Fort de ses nouveaux membres cette année, le groupe Dih’Max avance plus loin dans l’expérimentation, leur marque de fabrique. Ils sont huit danseurs à relever le défi : fusionner des disciplines improbables pour créer du neuf.

Au moment de devenir un groupe professionnel en 2019, Dih’Max se spécialisait surtout dans le street jazz, à mi-chemin entre le hip hop et le modern jazz et le heel style ou savoir danser avec des talons, au point d’organiser des ateliers de danse autour de ces disciplines. Puis au fur et à mesure que les contrats avec des artistes et des organisateurs d’événements se multiplient, le groupe ressent la nécessité de renforcer son identité pour se démarquer, comme l’explique Prisca, une des fondatrices. «Ce qui distingue Dih’Max des autres groupes, c’est la recherche constante de nouvelles couleurs. Nous ne nous limitons pas à des disciplines qui seraient nos seuls terrains de jeu. Nous voulons faire ce que les autres n’osent pas, tout ce qui n’est pas populaire. Ce qui fait que nos membres doivent être polyvalents et ouverts d’esprits, ce sont les caractéristiques que nous recherchons et partageons. » Cette polyvalence donne lieu à un mélange insolite : au street jazz et au heel style se marient la danse traditionnelle malgache, les chorégraphies bollywoodiennes et le belly dance. Résultat, les danseurs exécutent des figures indiennes avec des looks gothiques. «Dans la danse, il y a déjà différentes catégories, nous fusionnons ces genres, mais nous ne créons pas des nouvelles disciplines à proprement parler, ce sont les disciplines existantes que nous rénovons.»

Cette liberté est pour ainsi dire dans l’ADN de Dih’Max, alors qu’ils éraient juste un groupe d’amis il y a dix ans. Le groupe a mis quatre ans pour définir leurs disciplines de prédilection initiales. Il reste flexible et se laisse modeler par l’apport des nouveaux membres, deux jeunes hommes et six jeunes femmes âgés de 21 à 27 ans qui participent à cette démarche de fusion et d’expérimentation. Loin de freiner leur développement en termes de visibilité et de reconnaissance, cet élan de créativité participe à toujours créer du jamais-vu, quitte à céder la place à l’improvisation, comme le raconte Prisca. «C’est un petit souvenir. Il y avait un temps où nous avions énormément de choses à faire, nous n’avions même pas le temps de dormir et ce pendant des nuits consécutives. Ce qui fait qu’il y avait cette soirée où c’était le vide dans nos têtes, on ne se souvenait plus du tout de la chorégraphie alors que nous étions en plein show, alors nous avons improvisé. C’est une expérience qui a marqué le groupe, d’ailleurs, c’est drôle : le public ne s’est aperçu de rien, mais entre nous nous savions bien que nous étions perdus, complètement écartés de la chorégraphie de base.»

Actuellement, Dih’Max poursuit les créations et suspend temporairement les collaborations. Néanmoins, les membres veulent documenter la genèse des futures chorégraphies, et familiariser le milieu de la danse avec leur démarche hybride. « A travers des vidéos, nous voulons montrer peu à peu que nous abordons de nouvelles couleurs, une nouvelle ère, quelque chose qui est complètement nouvelle. Donc notre projet actuel, c’est de renforcer notre présence en multipliant les vidéos. » En somme, Dih’Max réconcilie un maximum d’univers et de propositions de pôles variés grâce à la danse, tout en s’appuyant sur les réseaux sociaux pour diffuser leurs créations, et en cela même, le groupe porte les pas de la génération Z.

Propos recueillis par Mpihary Razafindrabezandrina

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Décembre arrive et, comme chaque année, Madagascar se réveille culturellement.
Soudainement, les salles de spectacle se remplissent, les artistes sortent du bois, les concerts s’enchaînent. C’est la saison des festivités de Noël mêlant sacré et profane, et des expositions de dernière minute. Bref, tout le monde s’active comme si l’année culturelle se jouait en un seul mois. Et franchement, il y a de quoi se poser des questions. On ne va pas se mentir : les artistes malgaches ne sont pas là uniquement pour nous divertir entre deux repas de fête. Ils bossent, ils créent, et à leur niveau, ils font tourner l’économie. Le secteur culturel et créatif représentait environ dix pour cent du PIB national et ferait vivre plus de deux millions de personnes. Pas mal pour un domaine qu’on considère encore trop souvent comme un simple passe-temps sympathique, non ?
Alors oui, ce bouillonnement de décembre fait plaisir. On apprécie ces moments où la création explose, où les talents se révèlent, où la culture devient enfin visible. Mais justement, pourquoi faut-il attendre décembre pour que cela se produise ? Pourquoi cette concentration frénétique sur quelques semaines, alors que les artistes travaillent toute l’année ? Des mouvements sont actuellement en gestation pour revendiquer leur statut d’acteurs économiques essentiels et pour que l’on accorde à nos créateurs une place réelle dans la machine économique du pays. La culture malgache vaut bien mieux qu’un feu d’artifice annuel. Elle mérite qu’on lui accorde l’attention qu’elle réclame douze mois sur douze.

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