Chifumi : Du Cambodge à Madagascar
3 décembre 2022 // Arts Plastiques // 1958 vues // Nc : 155

Il a participé à la septième édition du Festival Stritarty organisé par l’Alliance Française de Diego-Suarez en octobre dernier. Pour son premier séjour à Madagascar, le graffeur français a été impressionné par la motivation des artistes locaux, malgré le manque de moyens. « Madagascar a clairement une influence asiatique dans sa culture. Malgré les contrastes, je vois des similarités. Les artistes, par contre, ne sont pas influencés de la même manière, le contexte local y est pour beaucoup. »

Chifumi est entré dans le milieu de l’art de rue après des études en communication et   techniques de l’image, doublées d’une école des beaux-arts. « L’idée d’utiliser les méthodes du marketing mais dans une approche centrée sur la créativité graphique et gratuite m’a totalement conquis. J’ai plongé dedans pour la spontanéité et la beauté du geste. Il y avait aussi une sorte de militantisme, on s’en rend compte avec le poids des années. »

Installé au Cambodge depuis une dizaine d’années, Chifumi a grandi en Europe avant d’opter pour l’Asie. « J’ai été conquis par l’univers vibrant et fascinant de ce monde entre l’Inde et la Chine. J’y ai naturellement trouvé une place d’acteur créatif. » Mais sa plus grande source d’inspiration reste le voyage. « Chaque nouvelle destination est prétexte à peindre, pour mieux rencontrer l’ailleurs. S’enivrer de ses saveurs, ses couleurs mais aussi sa sémantique culturelle. J’ai l’habitude d’expliquer mon travail par le concept de traduction culturel. C’est clairement le moteur de mon processus créatif, en prendre plein les yeux sans rien comprendre. L’imagination fait le reste. »

Parfois décrié et ramené à du vandalisme, l’art urbain a pourtant sa place dans nos sociétés post-industrielles. Un moyen d’expression non institutionnel se servant des murs comme supports. Apparu aux États-Unis il y a plus de 50 ans, l’art du « writing » (nom que les graffeurs préfèrent à celui de graffiti) connaît pourtant aujourd’hui une forme d’académisme, faut-il s’en inquiéter ? « Les fresques murales sont partout, les municipalités font la promotion des artistes urbains au même titre que les sculpteurs ou peintres dans une autre époque. D’art subversif c’est devenu le courant dominant », reconnaît Chifumi. Pour les prochains mois, son agenda d’artiste de rue est bien chargé : « Je vais réaliser de grandes fresques murales en Inde, au Cambodge et en France. Ensuite, je compte préparer une exposition personnelle, la dernière remonte à dix ans. »


Aina Zo Raberanto

Kirthimurka, Varanasi (Indie)
Mudra Composition, Chennai (Inde)
La fille de la ville du vent, Diego-Suarez (Madagascar)
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L’artisanat, un patrimoine à préserver

Madagascar brille sur la scène internationale par sa biodiversité exceptionnelle et son potentiel touristique. Mais au-delà de ses paysages et de sa faune unique, c’est aussi une terre de traditions, où se mêlent influences africaines, asiatiques et océaniques. L’artisanat en est l’un des plus beaux témoignages. Héritage précieux transmis de génération en génération, il incarne à la fois l’identité culturelle et le savoir-faire d’un peuple.
Travaillant le bois, le raphia, la soie sauvage ou encore la corne de zébu, les artisans malgaches façonnent des pièces d’une finesse et d’une originalité remarquables. Chaque objet raconte une histoire, chaque création porte l’empreinte d’un savoir-faire ancestral. Pourtant, à l’ère de la mondialisation et du numérique, ces métiers d’art sont en péril. La transmission se fragilise, les techniques se perdent, et avec elles, des familles entières voient disparaître leur principal moyen de subsistance.
Face à ces défis, quelles solutions pour préserver et valoriser l’artisanat malgache ? Quels défis doivent relever les artisans pour pérenniser leur activité face aux évolutions du marché et à la concurrence industrielle ? Décryptage à la page 50 dans notre rubrique ÉCO.

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Making of Shooting mode – Tanossi, Haya Madagascar, Via Milano – Août 2024 – NC 175

Retrouvez le making of shooting mode du no comment® magazine édition Août 2024 – NC 175

Modèles: Mitia, Santien, Mampionona, Hasina, Larsa
Photographe: Parany
Equipe de tournage: Vonjy
Prises de vue : Grand Café de la Gare, Soarano
Réalisation: no comment® studio
Collaborations: Tanossi – Via Milano – Haya Madagascar

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Première édition réussie des Tropic'Awards, événement soulignant l'importance de la reconnaissance et de la valorisation du tourisme à Madagascar, le samedi 1er Mars 2025 au Canal Olympia Andohatapenaka.

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