Adrien Rakotozafy : Debout la danse !
3 avril 2021 // Arts de la scène // 2433 vues // Nc : 135

Fondateur de la plateforme « Madagascar Danse Debout » qui a connu sa quatrième édition en mars dernier, Adrien Rakotozafy veut promouvoir la danse auprès des jeunes et prouver qu’il est possible d’en vivre. Tout est question de transmission et d’éducation.  

Ses mouvements bizarres et désarticulés étonnent toujours le public que ce soit en pleine rue ou sur scène. Chorégraphe et danseur depuis une vingtaine d’années, Adrien Rakotozafy a commencé comme tous les jeunes de son époque, en imitant Mickaël Jackson ou Usher. Le talent aidant, il fait vite appel à des professionnels pour apprendre les différentes techniques. « J’avais pas mal d’amis qui côtoyaient la Compagnie Up The Rap et qui m’ont présenté à un des membres. Et c’est là que tout a commencé. » Adrien se spécialise dans la danse hip-hop et plus précisément la « danse debout » avec des mouvements robotiques, le fameux moonwalk et le smurf tout en ondulations. « Mon approche chorégraphique se base sur les sensations, les ressentis. Mais ça dépend aussi de ce qui se passe à l’instant T, ce qui me pousse à poser des questionnements. »

Parti en France pour poursuivre ses études en marketing stratégique et management d’entreprise, sa passion pour la danse l’anime toujours. Il participe à différentes soirées ou festivals hip-hop et multiplie les échanges avec les jeunes, surtout du côté de la Villette ou du Châtelet. De retour au pays, il crée en 2014 la plateforme « Madagascar Danse Debout » pour promouvoir les talents et la créativité chez les jeunes. « Nous avons organisé la quatrième édition en réunissant tous les vainqueurs des éditions précédentes. À travers cette plateforme, nous voulons donner plus de visibilité aux danseurs qui pratiquent cette discipline qui se meurt petit à petit. Il faut plus d’ouverture, de rencontres pour montrer leur talent. » La plateforme réunit près de 300 personnes à chaque édition. Comme le corps est l’instrument principal des danseurs, il est important d’en prendre soin. Raison pour laquelle, Adrien partage ses expériences en sophrologie. « Il ne suffit pas tout simplement de danser, c’est un peu l’inconvénient des jeunes d’aujourd’hui de négliger tout ce qui est préparation, écoute du corps et maîtrise de l’espace. »

La sophrologie est précisément un accompagnement mental et physique qui se base sur la relaxation, le bien-être, la pensée positive et le mieux-être. Adrien propose des programmes individuels et en groupe, notamment aux enfants qui préparent des examens, qui ont des difficultés mentales, des problèmes de mémoire, aux personnes qui manquent d’estime de soi ou ont des problèmes de sommeil. « Je fais de la respiration, de la relaxation mais tout dépend des besoins des gens. Cela aide à la concentration, à la créativité et à diffuser des énergies positives. Comme c’est une pratique peu connue à Madagascar, je démystifie cette discipline en expliquant que cela n’a rien à voir avec la religion ou l’ésotérisme. » Pour Adrien, la danse est une transmission, une éducation. Il compte étendre sa plateforme au niveau national en organisant des « battles » dans les provinces. « Si on peut faire une action sociale à Madagascar, qui est un pays à bâtir, je me dis que la danse est un facteur de développement pour la jeunesse. Les jeunes qui n’ont pas la chance d’aller à l’école peuvent s’éduquer à la danse, s’affirmer et acquérir un savoir-vivre et un savoir-être. »


Propos recueillis par Aina Zo Raberanto

Laisser un commentaire
no comment
no comment - Une soirée d’improvisation réussie à l’AFT

Lire

28 mars 2025

Une soirée d’improvisation réussie à l’AFT

L’Alliance Française d’Antananarivo, en collaboration avec la Compagnie Miangaly Théâtre, a offert au public une soirée mémorable ce jeudi 27 mars ave...

Edito
no comment - L’artisanat, un patrimoine à préserver

Lire le magazine

L’artisanat, un patrimoine à préserver

Madagascar brille sur la scène internationale par sa biodiversité exceptionnelle et son potentiel touristique. Mais au-delà de ses paysages et de sa faune unique, c’est aussi une terre de traditions, où se mêlent influences africaines, asiatiques et océaniques. L’artisanat en est l’un des plus beaux témoignages. Héritage précieux transmis de génération en génération, il incarne à la fois l’identité culturelle et le savoir-faire d’un peuple.
Travaillant le bois, le raphia, la soie sauvage ou encore la corne de zébu, les artisans malgaches façonnent des pièces d’une finesse et d’une originalité remarquables. Chaque objet raconte une histoire, chaque création porte l’empreinte d’un savoir-faire ancestral. Pourtant, à l’ère de la mondialisation et du numérique, ces métiers d’art sont en péril. La transmission se fragilise, les techniques se perdent, et avec elles, des familles entières voient disparaître leur principal moyen de subsistance.
Face à ces défis, quelles solutions pour préserver et valoriser l’artisanat malgache ? Quels défis doivent relever les artisans pour pérenniser leur activité face aux évolutions du marché et à la concurrence industrielle ? Décryptage à la page 50 dans notre rubrique ÉCO.

no comment - mag no media 11 - Mars 2025

Lire le magazine no media

No comment Tv

Making of Shooting mode – Tanossi, Haya Madagascar, Via Milano – Août 2024 – NC 175

Retrouvez le making of shooting mode du no comment® magazine édition Août 2024 – NC 175

Modèles: Mitia, Santien, Mampionona, Hasina, Larsa
Photographe: Parany
Equipe de tournage: Vonjy
Prises de vue : Grand Café de la Gare, Soarano
Réalisation: no comment® studio
Collaborations: Tanossi – Via Milano – Haya Madagascar

Focus

Tropic'Awards

Première édition réussie des Tropic'Awards, événement soulignant l'importance de la reconnaissance et de la valorisation du tourisme à Madagascar, le samedi 1er Mars 2025 au Canal Olympia Andohatapenaka.

no comment - Tropic'Awards

Voir